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Les avocats de Toumba et Cie inquiets : ‘’Faut-il accepter que nos clients servent de cobayes d’expérimentation judiciaire ?’’

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Les avocats de Dadis Camara et Cie étaient face à la presse jeudi pour éclairer l’opinion sur le boycott du procès du 28 septembre. Maitre Lanciné Sylla, un des conseils de l’accusé Toumba Diakité, se pose un certain nombre de questions. 

Maitre Lanciné Sylla juge ‘’majeures’’ les préoccupations de la défense des accusés dans l’affaire du 28 septembre. Ils entendent pour tirer la sonnette d’alarme.

Au cas où la demande de requalification des faits prospère, l’homme de droit estime que ‘’cela va entrainer des conséquences indiscutables. D’abord, le fait d’avoir pris la décision de joindre la question de requalification au fond, cela constitue une atteinte aux droits de nos clients d’être informés des charges qui sont retenues contre eux’’.

‘’Le droit pour la personne poursuivie d’être informée des charges retenues contre elle constitue l’un des principes qui fondent les droits de la défense, est un principe directeur qui est consacré en lettre d’or à l’article préliminaire aliéna 7 du code de procédure pénale’’, rappelle l’avocat de Toumba Diakité.

‘’Si les faits sont requalifiés en crimes contre l’humanité, nos clients n’ont pas eu la possibilité durant tout le procès de se défendre par rapport à ces faits de crimes contre l’humanité, par rapport à des faits de responsabilité de commandement des chefs militaires. A l’issue des débats, si le tribunal délibère et c’est à la suite de cette délibération qu’on nous dira que le tribunal retient la qualification de crimes contre l’humanité, de responsabilité de commandement des chefs militaires, ils ne pourront plus se défendre. Ce qui constitue une violation’’, s’inquiète-t-il.

Selon Me Sylla, ‘’ce n’est pas seulement que ça doit interpeller. Les règles de procédures ne sont pas faites que contre les personnes poursuivies. Elles sont établies dans l’intérêt de tous’’.

‘’Imaginez un instant que les magistrats en charge du dossier retiennent la requalification des faits telle que requise par le ministère public. Les magistrats seront appelés à examiner des faits de crimes contre l’humanité, des faits de responsabilité pénale de commandement de chefs militaires. L’une des garanties d’un procès juste et équitable, le juge pénal doit être professionnel. Ce n’est pas un mécanicien qu’on prend pour juger, ni un philosophe. Celui qui doit juger, doit avoir une connaissance pointue dans le domaine où il est appelé à se prononcer’’, explique-t-il.

Il se demande dans ce pays, ‘’quelle est la juridiction qui a encore eu l’expérience de connaitre un seul cas de crime contre l’humanité ? Quelle est la juridiction qui a connu un seul cas de responsabilité pénale de commandement des chefs militaires ? Il n’y en a pas. Dans ce procès, qui peut se prévaloir d’une telle expérience ? Qui peut se prévaloir d’une expertise lui permettant de connaitre un tel dossier ? Il n’y en a pas même si les avocats des deux bords ont eu à suivre des formations préliminaires avec le système des Nations Unies, mais ce n’est pas suffisant’’.

‘’Faut-il accepter que nos clients servent de cobayes d’expérimentation judiciaire ? Faut-il accepter que des magistrats qui n’ont jamais connu encore un cas de crimes contre l’humanité, de responsabilité pénale de commandement des chefs militaires puissent les juger ? Est-ce que cela serait dans l’intérêt d’une meilleure justice que nous recherchons tous dans ce procès ?’’, s’interroge-t-il encore, avant de répondre par la négative.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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