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Les axes prioritaires du prochain président de la République 

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huit candidats_GF[dropcap]C[/dropcap]e papier est une synthèse (sans prise de parti) des actions prioritaires simples qui doivent être prises en compte par le prochain pouvoir. Il s’agit de la promotion de la cohésion sociale, de la réforme du système éducatif et de la jeunesse.

En effet, les deux thèmes abordés représentent les gages de réussite de toutes les autres réformes qui seront engagées. En ce qui concerne les autres axes, ils seront abordés dans un document plus global.

Promouvoir la cohésion sociale

La Guinée n’est pas encore un pays démocratique comme le prétendent certains politiques. Nous sommes un pays qui est dans l’apprentissage de la démocratie, d’où la nécessité de faire apprendre la bonne démocratie à la population et non un simulacre de démocratie où les partis politiques sont « ethnicisés » et où les politiques font bon ménage avec les coordinations régionales (basse, moyenne, haute et Guinée forestière).

L’Etat doit donc mesurer la responsabilité qui la sienne, celle de bâtir une nation unie, une nation forte et par conséquent un environnement propice aux affaires.

C’est pourquoi, la principale priorité du prochain président de la République est de promouvoir le « vivre ensemble ». Pour ce faire, l’Etat doit faire en sorte de supprimer toutes les sortes d’inégalités, et permettre aux populations d’acquérir une conscience collective.

Le prochain président de la République doit savoir et pouvoir transcender tous les clivages politiques et ethniques, en se mettant au-dessus de la mêlée et au seul service de la population.

Ainsi, il doit bannir l’ethnocentrisme qui mine nos populations et crée un sentiment de frustration, de haine et pis un risque de guerre civile.

Le rôle social de l’Etat, doit être au centre de toutes les préoccupations. En effet, l’Etat doit pouvoir assurer le respect envers les institutions, ce qui passe par une volonté manifeste d’assurer l’égalité des chances et la méritocratie.

Par ailleurs, les politiques ne cessent de clamer que la Guinée est « une et indivisible », alors que la réalité du terrain laisse apparaitre qu’aujourd’hui les Guinéens sont plus que jamais divisés et que le risque de guerre civile est avéré.

De ce fait, le futur pouvoir doit pleinement jouer un rôle d’unificateur, en bannissant les discours vides et en faisant en sorte que les Guinéennes et les Guinéens soient logés à la même enseigne, puissent dialoguer et se pardonner.

Car comme l’affirmait Charles de Gaulle « la gravité de nos blessures physiques et morales montraient à tous les yeux que, pour les guérir lentement et nous rénover de telle sorte que fussent assurées, au milieu du monde nouveau, notre prospérité, notre influence, notre indépendance, il est indispensable que le peuple fût trêve à ses querelles d’autrefois et sût se donner à lui-même une direction, c’est-à-dire un ETAT capable de le conduire vers son destin avec impartialité, autorité, continuité ». C’est dire à juste mesure, combien de fois un pays comme le nôtre, un pays qui a connu les événements tragiques du 28 septembre, un pays frappé par l’épidémie Ebola, un pays divisé à cause des intérêts égoïstes de certains politiques, un pays où les voisins se regardent en chiens de faïences parce qu’ils ne sont pas de la même ethnie, a besoin aujourd’hui d’un ETAT fort, un ETAT qui puissent faire en sorte que tout le monde regarde dans la même direction, et où l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel.

L’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique

La réforme de l’éducation

Il est fondamental de réformer le système éducatif en Guinée. En effet, il est inutile de former une pléthore de jeunes dans les universités (publiques et privées) si c’est pour augmenter le nombre de chômeurs. En revanche, il est indispensable de mettre en place un dispositif d’orientation dès la fin du collège afin de convaincre les élèves sur l’importance de l’enseignement professionnel en l’occurrence technique, qui dans un pays comme la Guinée est plus pourvoyeur d’emploi que l’enseignement général. Comme exemple, un chauffeur d’engin minier peut toucher 2000 dollars par mois.

Par ailleurs, il est crucial de réglementer les écoles de formations professionnelles, qui pour la majeure partie délivrent des diplômes non reconnus.

Aussi, un contrôle renforcé et une évaluation continue des écoles de formation professionnelle est nécessaire pour assurer un suivi de qualité.

Pour finir, j’insiste sur la nécessité de communiquer autour du sujet de la formation professionnelle, afin de sensibiliser et convaincre les jeunes sur l’intérêt de telles formations.

La jeunesse

Le constat est alarmant, une jeunesse laissée à elle-même où le seul moyen de se divertir est de consommer de l’alcool à profusion et aller en boîte de nuit. Il suffit de faire un tour dans les quartiers pour mesurer la gravité de la chose. Il en résulte une montée exponentielle de la délinquance juvénile et un risque d’insécurité accru.

Il est donc fondamental de s’occuper de cette jeunesse, avant qu’elle ne s’occupe de l’Etat. D’où l’importance de développer dans les quartiers d’autres moyens de divertissement plus sains. Je propose la mise en place de terrains de sport, l’inclusion de la jeunesse dans la politique de la ville, la mise en place d’activités culturelles de tous genres, la création de formations gratuites sur le thème de l’éducation civique et la gestion de la chose publique au sein des quartiers, et surtout une gestion de proximité basée sur une écoute active, de la part du ministère de la jeunesse.

En ce qui concerne les jeunes intellectuels, il s’agit d’une « bombe à retardement » sur le plan politique. En effet, tout ce qui s’est passé ces dernières années a renforcé la conscience politique de ces jeunes. Il n’est donc pas étonnant de voir monter une nouvelle génération d’intellectuels, plus responsables, avertis et aguerris que l’ancienne génération. Cette tranche de la population doit être d’ores et déjà associée à toutes les actions publiques.

In fine, il en découle les recommandations suivantes:

En ce qui concerne la cohésion sociale:

  • déconnecter l’exécutif des problèmes purement politiques ;
  • mettre en place une politique gouvernementale axée sur la cohésion sociale ;
  • créer un ministère d’Etat de la cohésion sociale ;
  • bannir l’ethnocentrisme et garantir le dialogue social ;
  • assurer l’égalité des chances et mener une politique basée sur la méritocratie.

En ce qui concerne l’éducation et la jeunesse:

  • orienter les jeunes vers les formations professionnelles axées sur les domaines techniques ;
  • réglementer les écoles de formations professionnelles ;
  • assurer un contrôle renforcé et une évaluation continue des écoles de formation professionnelle, et communiquer autour du sujet ;
  • mettre en place des aires de jeux, inclure la jeunesse dans la politique de la ville, mettre en place des activités culturelles de tous genres, créer des formations gratuites sur le thème de l’éducation civique et la gestion de la chose publique au sein des quartiers, mener une gestion de proximité basée sur une écoute active, de la part du ministère de la jeunesse et promouvoir la culture du travail ;
  • associer les jeunes à toutes les actions publiques.

François Leroy
Banque de France
Direction des Entreprises

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