En 1958, le président Sékou Touré défie Charles De Gaulle, le plus illustre des français : ‘’nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage’’. Plus d’un demi-siècle après cette sortie fracassante du père de l’ indépendance de la Guinée, la pauvreté choisie est encore omniprésente et touche l’écrasante majorité de la population guinéenne. Mais, la dignité, elle, semble avoir foutu le camp.
Depuis l’indépendance de la Guinée, le pays vit de mendicité. Il continue de vivre de mendicité. La visite du roi du Maroc en est une parfaite illustration.
En trois jours, le souverain marocain a du mettre la main à la poche pour s’acquitter de son devoir de charité à l’endroit de la Guinée qui ressemble à un vieil homme de 56 ans qui vit encore et toujours de mendicité, mais qui a du mal à s’en sortir dans la vie.
Dans sa lutte contre l’habitat insalubre, le roi a procédé mardi au lancement de trois complexes résidentiels de différents standings dont le coût s’élève à 2 milliards de dirham.
Le premier projet de construction se trouve au sein de la cité de la Police. Un complexe de 1891 logements est prévu sur place pour un investissement de 849 millions de dirhams.
Dans le voisinage, se trouve la cité de la douane. Là aussi, le monarque entend débourser la bagatelle de 404 millions de dirhams pour faire construire 761 logements.
Le troisième complexe est prévu à Kipé, dans la commune de Ratoma. 388 logements seront construits dans ce quartier huppé de Conakry pour un coût total de 493 millions de dirhams.
Ces différents projets vont créer environs 3500 emplois. De quoi aider de nombreux jeunes à trouver un job.
Mohamed 6 a également promis de restaurer la grande Mosquée ‘’Fayçal’’. Pour ça, le souverain marocain doit débourser environ 2 millions de dirham, histoire d’offrir une seconde jeunesse à la plus grande mosquée de la Guinée.
Voilà qui est bien. Seulement, voilà, de nombreux observateurs ne cessent plus de se demander à quand la Guinée arrêtera-t-elle de vivre de dons.
Pour rappel, depuis le 02 octobre 1958, la Guinée vit essentiellement de dons. Les dispensaires, les forages, les écoles, les mosquées, les routes, les ponts, tout est don. Ce sont des pays riches qui réalisent ses infrastructures pour les guinéens et à la place des guinéens.
Le CHU Ignace-Deen est hérité du colon français. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’hôpital a le même visage. Pour ce qui concerne le CHU Donka, il a fallu, une fois encore de l’appui extérieur, en l’occurrence celui de l’ Union Soviétique, pour que cet hôpital soit construit et opérationnel.
L’Université Gamal Abdel Nasser aussi a été construite, au début des années 60, avec le soutien de l’Union Soviétique. Le Palais du Peuple est un don de la Chine. Le Palais des Nations, quant à lui, a été donné à la Guinée par le Maroc. La télévision nationale a été offerte par la Libye de Khadaffi. La maison qui abrite cette télévision aujourd’hui, à Koloma, est un don de la Chine. La grande mosquée ‘’Fayçal’’ a été construite par les saoudiens avec leurs propres fonds. La liste est longue. Pratiquement, la Guinée vit exclusivement de dons. Malgré ces aides, elle n’arrive pas à s’en sortir.
Si hier, c’étaient les grandes puissances qui volaient au secours de notre pays mendiant, aujourd’hui, ce sont des pays qui ont été colonisés au même titre que la Guinée qui lui font des dons. A titre d’exemple, le Maroc a été longtemps colonisé par la France avant d’accéder officiellement à l’indépendance en 1956. Soit deux ans avant la Guinée.
Curieusement, les guinéens, l’élite notamment et les gouvernants sont fiers de ces interminables dons qui ne sont, en réalité, que des ‘’cadeaux empoisonnés’’. Malheureusement, cette dépendance semble encore avoir de beaux jours devant elle.
Chapeau pour avoir rappelé cette triste réalité. Dans les autres pays que le monarque chérifien a visite, les hommes d’affaires qui l’accompagnaient ont parlé affaires avec leurs homologues locaux. Chez nous nous avons tendu la main, sans vergogne. C’est ça le seul héritage de la révolution touréenne que les guinéens ont gardée.
Dans la liste des dons à la Guinée, vous avez oublié l’hôpital Jean-Paul II, don du Vatican.
Merci
de n’importe koi jamais l’enfant ne peut se leversans l’aide ou l’appui d’autrui parl moi un puissant ki n’a pa ete assité dans sa lutte