En prélude à son assemblée générale prévue mardi prochain, le Syndicat national de l’éducation (SNE) entend déclencher une grève sur toute l’étendue du territoire. Les enseignants réclament la valorisation monétaire du point d’indice à 100% pour toutes les catégories de fonctionnaires, l’augmentation des indemnités de logement et transport à hauteur de 500 000 GNF ainsi que l’augmentation du salaire des travailleurs du secteur privé et mixte à hauteur de 70%.

L’annonce a été faite par le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation Michel Pépé Balamou qui assure sur Djoma TV que le gouvernement manque de volonté pour satisfaire les revendications des enseignants contractuels. Extraits…

‘’Depuis le 20 juillet 2023, nous sommes autour de la table des négociations. Le premier point, c’était pour le procès-verbal de revenu d’exécution des points non appliqués dans le protocole d’accord en date du 7 avril 2022 portant engagement des enseignants contractuels. Par la suite, nous sommes venus sur les négociations autour de la valeur monétaire du point d’indice à 100% pour les fonctionnaires et retraités. Mais le gouvernement fait la politique du petit pas en faisant la proposition de 10%, par la suite de 12%, 15%. Aujourd’hui, il est à 20%. Nous avons dit 20% pour un fonctionnaire de la hiérarchie C acquis à la rentrée de la fonction publique 800 000 GNF, ça fait 164 000 GNF d’augmentation. Ce qui est nettement insignifiant au regard de la demande sociale très forte et de la chute drastique du pouvoir d’achat des guinéens, du loyer cher, du transport, des frais de scolarité des enfants et le panier de la mère qui est vraiment déliquescent. Nous pensons que le gouvernement n’a pas fait une bonne offre.

Au temps du général Lansana Conté, il y a eu une augmentation de 100%. Au temps du capitaine Dadis et de Sékouba Konaté, il y a eu une augmentation de 50%. Les gens qui viennent nous dire qu’il y a rectification, refondation, doivent refonder et rectifier les salaires. Refonder et rectifier les salaires, ce n’est pas en nous proposant 20%. Le commerçant va entendre que les enseignants ont eu une augmentation de 20%, les concessionnaires vont entendre ça. Les prix vont flamber sur le marché. Les loyers vont augmenter. On a tout faire pour que le gouvernement entende raison. Mais on a compris qu’il est en train d’utiliser l’usure du temps, l’épuisement des négociateurs.

Le gouvernement est en train de raconter partout que la Guinée est classée dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. On nous parle aussi de croissance économique appréciée par la Banque mondiale et le FMI. On dit que l’économie se porte très bien (…). On a augmenté le budget de la présidence et de l’armée, on ne peut pas nous dire qu’il n’y a pas d’argent. Et de l’autre côté, on augmente le budget de certains départements et secteurs de l’Etat. Ça veut dire que les travailleurs qui sont créateurs de richesses doivent avoir droit à un partage équitable du profit dû au travail de tous. On a dit qu’il faut partager la richesse et la prospérité. Ils se vantent aujourd’hui d’avoir fait des efforts de moralisation de la vie publique et que le ministre de la fonction publique dise qu’il a fait une économie de 32 milliards GNF. Où est parti ce montant ? Au niveau de l’éducation, on a mis à la retraite 8 000 enseignants titulaires. Où est parti l’argent de ces retraités ? (…). Tout cela montre que l’Etat peut nous donner même une augmentation de 200%’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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