[dropcap]D[/dropcap]epuis le 5 septembre 2021, la République de Guinée est dans une situation de régime d’exception avec la chute et l’arrestation du président Alpha Condé. 

La toute nouvelle Constitution de 2020 ayant ouvert la voie au troisième mandat, suspendue, suivie de la dissolution du gouvernement et du parlement par les nouvelles autorités du CNRD. Ce qui indique plus clairement, que la Guinée est désormais dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya après sa prestation de serment le 1er octobre.

Cependant, l’opinion semble être dominée d’un sentiment énigmatique quant aux actions qui seront posées pour que le pays trouve enfin le bonheur. Soixante-trois ans d’indépendance n’ont pas permis de bâtir une nation forte, démocratique, unie et juste. Que de rendez-vous manqués et d’occasions ratées ont fini par faire douter les Guinéens d’une vie meilleure et de lendemains radieux, malgré les immenses ressources de leur sol et sous-sol.

Les différentes étapes douloureuses qui ont jalonné le parcours de la Guinée depuis 1958 sont évidentes et pèsent lourdement dans tous les domaines de la vie nationale. Les maux qui constituent un obstacle au développement du pays sont connus.

Maintenant, face aux enjeux actuels de cette période cruciale dans l’histoire de la Guinée, nous osons penser que les nouveaux maîtres du pays ont conscience de l’énormité de la tâche à accomplir pour que la transition soit la plus réussie possible au bénéfice de la nation entière.

Les défis sont nombreux et la mission sera certainement délicate, mais les sacrifices à consentir doivent être en ligne avec les aspirations légitimes des populations Guinéennes. La solidité des bases qui seront jetées durant cette transition déterminera le destin de la Guinée de demain.

L’efficacité, la compétence, l’intégrité, la moralité, le dévouement et le patriotisme de ceux qui seront appelés à jouer un rôle, seront aussi impératifs. L’engagement et l’implication sincère de tous à la naissance d’une Guinée débarrassée des tares qui l’ont si longtemps maintenue dans la mal gouvernance, la dictature, la pauvreté et le sous-développement chronique contribueront à la construction d’une véritable société de valeurs et de principes justes.

Nous ne pouvons continuer à réparer les mêmes pannes causées par notre négligence, tout en refusant de changer de véhicule pour mieux rouler en toute sécurité. Il est temps de prendre des mesures drastiques pour doter la Guinée d’institutions fortes et viables qui sont au service de la République et de ses citoyens.

Almamy Kemo