Après plus de 2 ans de gestion du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les Forces sociales posent un diagnostic peu reluisant du pouvoir de la junte. S’exprimant sur la mobilisation 5 000 milliards GNF auprès des banques primaires, le coordinateur de cette entité assure que le pouvoir d’Alpha Condé n’avait pas fait recours à une telle pratique. 

Pour Abdoul Sacko, la junte est en train d’engloutir des fonds pendant que les enseignants contractuels ne sont pas payés. Extraits…

‘’Si le CNRD allait faire recours à la gestion prétendante, pourquoi le coup d’Etat du 5 septembre ? En Guinée, avant le coup d’Etat, on avait l’opportunité de lever des fonds à hauteur de plus 1 000 milliards GNF pour les collectivités au compte de l’ANAFIC sans financement extérieur. Les 15% prélevés sur les mines nous donnaient un minimum de 750 milliards. Au niveau du port, de l’aéroport, de la douane, les 10% qui étaient prélevés aussi pour les communes de Conakry nous donnaient un minimum de 300 milliards GNF à 400 milliards GNF. Ces acquis étaient là sans financement extérieur, sans l’obligation de nous endetter et cela pouvait alimenter le développement local, le social.

Aujourd’hui, un table-banc est revendu jusqu’à 500 000 GNF. Plus de 7 000 élèves qui sont dans les écoles publiques peuvent rester sans tables-bancs. Les enseignants ne sont pas payés, mais l’Etat engloutit des Fonds pour l’image politique du président à travers la mobilisation, pour les festivités alors qu’il y a ces pauvres gens [les enseignants] qui sont reversés dans le cadre des collectivités qui ne sont pas payés. Nous cherchons à savoir où sont partis les 1 000 milliards GNF acquis. Pourtant, le CNRD avait gelé des comptes.

Il y avait plus de 300 guinéens qui recevaient au compte de l’ANFIC régulièrement des salaires mensuels.  Et on vient avec tout ce que l’Etat a investi avec les partenaires pour jeter cela.

Sur le chronogramme, même ceux qui ont participé à ce dialogue ne peuvent pas nous dire que la base de l’accord qu’ils ont signé à la sortie du dialogue interguinéen quand est-ce qu’on ira aux élections (…). Pourtant, on dit que le coup d’Etat a eu lieu parce que la liberté a été bafouée. Maintenant, quelle est cette manière de donner le pouvoir au peuple, de donner le choix au peuple de choisir les personnes qui vont diriger un Etat normal ? On met tout ça à côté pour s’attaquer à la politique économique et judiciaire du pays.

Les enseignants sont abandonnés pendant qu’il y a 1 000 milliards GNF qui auraient pu servir à leur situation. La plupart des cadres ont leurs enfants dans des écoles privées. Mais où est le social si les élites se résument à ceux qui ont la possibilité d’aller à l’extérieur ? On s’en fout de nos compatriotes qui constituent l’écrasante majorité du peuple de Guinée. On ouvre les classes alors qu’on sait qu’il n’y a pas d’enseignants. C’est pour dire que le social et l’économie que le CNRD prône  est toxique pour le vivre-ensemble ainsi que le devenir et l’avenir de la Guinée’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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