Alors que les autorités guinéennes affichaient leur volonté d’inclure la diaspora dans le recensement national, la réalité vécue sur le terrain est tout simplement consternante. En Caroline du Nord, État américain où réside une importante communauté guinéenne, cette opération censée être inclusive a tourné au fiasco.

La circulaire officielle de l’ambassade de Guinée à Washington avait pourtant annoncé le déploiement d’agents recenseurs dans notre État. La communauté locale s’était mobilisée. Les attentes étaient réelles. Mais à la dernière minute, dans un flou total, nous avons été informés que la mission n’aurait finalement pas lieu. Aucune explication crédible. Aucun plan alternatif. Juste du silence et de l’amateurisme.

Nous ne sommes pas un cas isolé. D’autres États, tout aussi peu considérés, témoignent de la même déconvenue. Cela révèle un dysfonctionnement plus profond : absence de coordination, légèreté administrative et mépris latent à l’égard de la diaspora.

Ce recensement aurait pu marquer une avancée importante dans les relations entre l’État et sa diaspora. Une occasion d’impliquer ces citoyens qui, malgré la distance, demeurent attachés à leur pays, contribuent à son économie et représentent un vivier de compétences inestimable.

Mais une fois de plus, l’incompétence institutionnelle a pris le dessus. Ce n’est pas seulement regrettable, c’est inacceptable.

La diaspora ne demande pas des privilèges. Elle réclame le respect, la transparence, et le sérieux dans les engagements pris à son égard. Il est urgent que nos autorités comprennent qu’on ne gouverne pas un pays à coups d’improvisation.

La Caroline du Nord n’est pas un détail géographique. Elle incarne une partie vivante, dynamique et engagée de la nation guinéenne. La traiter comme un oubli, c’est insulter l’intelligence collective et la dignité de milliers de Guinéens à l’étranger.

A bon entendeur salut ! D’ici-là, merci de contribuer au débat.

Elhadj Aziz Bah
Entrepreneur, auteur et expert en transformation stratégique
Caroline Du Nord, USA

*Note de l’auteur : Acceptons la pluralité d’idées. Pas d’injures, et rien que d’arguments.