Tout porte à croire que c’est le début de la fin pour le président Alpha Condé. Nous avions parlé les premiers du coup d’Etat au Mali, de la tentative d’assassinat du chef de l’Etat Yayi Boni. Aujourd’hui, c’est autour de la Guinée-Conakry.
Isolé de plus en plus au niveau international, ayant perdu onze officiers supérieurs de son armée, dont le Chef d’Etat major général, incapable après deux ans d’organiser des élections législatives, face à une opposition revigorée, victorieux d’une campagne présidentielle des plus contestées en Afrique, le Pr Alpha Condé gouverne avec une sous-légitimité de 18 %, – son score au premier tour de la présidentielle. Pendant ce temps, la pauvreté grandit, le mécontentement se généralise, la colère gronde. La Guinée est riche, mais jamais les Guinéens n’ont été si pauvres. Le bateau prend de l’eau de partout.
Lorsque www.lesenegalais.net annonçait en novembre 2011 un coup d’Etat en préparation à Bamako, nombreux furent les lecteurs qui nous avaient ri au nez. Des ambassadeurs fort avisés se sont moqués de nous, nous invitant à revisiter les fondamentaux de la géopolitique africaine. On connaît la suite ! Le putsch d’un quarteron d’officiers subalternes conduits par le ténébreux capitaine Amadou Sanogo suivi de la guerre en Mali et de l’Opération Serval.
Informés aux meilleures sources, dans la sous-région, nous revenions à la charge pour alerter notre lectorat : Des informations extrêmement sérieuses en notre possession nous permettait de parler de complot en préparation au Bénin, quelques mois à l’avance : la suite c’est l’accusation portée contre l’homme d’affaire Patrice Talon pour tentative d’assassinat du Président Yayi Boni.
« Comme s’il sentait venir les premiers ennuis, un kilomètre à la ronde, et sans doute pour conjurer le syndrome malien, le chef de l’Etat béninois a changé deux fois en l’espace de deux mois son chef d’Etat-major général des armées. Nommé récemment, alors même qu’il s’apprêtait à faire valoir ses droits à la retraite, le général de division Soumanou Oké a passé le témoin, début juillet, au général de brigade Emmanuel Joseph Akpona », écrivions-nous.
« Auparavant, Issoufou Kogui Ndouro, le ministre de la Défense et vieil ami de trente ans du chef de l’Etat, avait été lui-même remplacé et nommé aux Affaires présidentielles. Le nouveau patron de la Défense n’est désormais autre que le président lui-même ! Un peu comme en Côte d’Ivoire, où Alassane Ouattara est également en charge du portefeuille de la Défense »précisait-on.
Si le Mali a connu un aggiornamento aussi inattendu que bouleversant, il faut croire que « les temps les plus incertains sont aussi les temps les plus sûrs ». Un Boni prévenu en valait deux, disions-nous en conclusion.
Aujourd’hui, la chute du Pr Alpha Condé dans une mosquée de Conakry est un mauvais présage : son départ avant terme du pouvoir est une certitude mathématique.
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