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Les juntes du Mali, du Burkina et de la Guinée s’unissent face à la Cedeao : ‘’les oiseaux de même plumage volent ensemble’’, analyse Edouard Zoutomou de l’ANAD

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Après le coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum, la Cedeao a pris des sanctions contre le putschiste Abdourahmane Tchiani et ses acolytes. Face à cette situation, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée se désolidarisent de l’organisation sous-régionale et affichent leur soutien au nouvel homme fort du Niger.

Au micro de VisionGuinée,   le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), Edouard Zoutomou Kpoghomou, assure que la Cedeao est en train de jouer sa crédibilité au Niger. Entretien…

VisionGuinee.info : Après le coup d’Etat au Niger, une coalition se crée entre les juntes militaires du Mali, du Burkina et de la Guinée face à la Cedeao. Comment analysez-vous cette attitude des dirigeants de ces pays en transition ?

Edouard Zoutomou : Ce n’est pas quand même étonnant. On dit souvent que les oiseaux de même plumage volent ensemble. Je pense que c’est une communauté de destin. Ils ne peuvent pas ne pas se soutenir les uns des autres. Le contraire serait inapproprié. Ce qui est certain, c’est qu’à l’issue de ce coup d’Etat, ce qui adviendra au Niger et à la junte aura de répercussions profondes sur les juntes militaires des autres pays. C’est la raison pour laquelle, nous pensons qu’ils sont en train de s’aligner pour avoir une communion d’idées ou d’actions de façon à pouvoir se préparer éventuellement pour ce qui pourrait arriver. Je ne suis donc pas surpris que ces pays s’alignent pour faire front à la Cedeao.

Beaucoup estiment que cette situation peut engendrer d’autres coups d’Etat et de l’instabilité en Afrique de l’Ouest. Qu’en dites-vous ?

C’est une possibilité, mais ça peut ne pas être le cas. S’il n’y a pas d’actions de fermeté, les coups d’Etat iront en crescendo. Ainsi, nous irons de coup d’Etat en coup d’Etat. Et dans ces conditions, c’est la zone ouest-africaine qui sera impactée et il faudra dire adieu à tous les programmes de développement. Il n’y aura pas de stabilité. Or, le développement se conçoit dans une stabilité (…). Je pense plutôt qu’il faut le langage de fermeté. En 2016, Yaya Jammeh en Gambie s’était agrippé  au pouvoir. II n’a pas voulu lâcher le pouvoir qu’il avait perdu. Il a fallu une force de la Cedeao à l’époque pour le déloger. C’est ce qui doit être fait. D’ailleurs, une transition n’est pas faite pour toutes ces campagnes de séduction qui traduisent clairement l’ambition des autorités à ne pas lâcher le pouvoir. Tant que c’est cette tendance, nous ne pouvons pas être épanouis.

Pourtant, on a assisté à des coups d’Etat institutionnels sans que la Cedeao ne s’y oppose. C’est le cas de la Guinée sous Alpha Condé. Des observateurs estiment que c’est cette attitude de l’institution sous-régionale qui nous a conduits à cette situation. Votre avis ? 

Ça, c’est dans un passé. Les bonnes actions doivent commencer quelque part. Il y a un début à toute bonne action.  Ce n’est pas parce qu’hier, je n’ai pas bien mangé, qu’aujourd’hui je ne vais pas bien mangé. Ce n’est pas comme ça, les situations ne sont pas les mêmes. Si la Cedeao prend le problème, c’est qu’à l’heure actuelle, il y a un langage de fermeté que je supporte. Si jamais, ce coup d’Etat au Niger passe, il faut dire au revoir à tous les efforts de développement qui peuvent conduire à l’instauration d’une démocratie. Il faudra aussi dire au revoir aux Etats de droit.  C’est pourquoi, nous disons que les dirigeants de la Cedeao doivent appuyer ce langage de fermeté. S’ils ne réussissent pas, c’est leur crédibilité qui est en jeu.

Quelle lecture faites-vous de la force anti-putsch que la CEDEAO envisage de créer ?

Une force peut avoir un pouvoir dissuasif sur les tentatives de coups d’Etat. Quand vous savez que si vous prenez le pouvoir de façon irresponsable, au forcing, vous allez être confronté à une force qui sera opposée à vous, vous allez réfléchir avant d’agir. Qu’est-ce que nos Etats ont du point de vue défense, si ce n’est pas de s’adosser à certaines puissances ? Créer une force d’interposition n’est pas une mauvaise chose. Ce sont les conditions d’utilisation de cette force qui peuvent poser problème. Sinon, c’est comme si on dit de créer des armées dans les pays. Encore une fois, la Cedeao est en train de jouer toute sa crédibilité sur le coup d’Etat du Niger.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info

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