Ah, les bidonvilles ! Ces charmants décors de carte postale où la misère se pavane sous un ciel d’un gris si déprimant qu’il ferait pleurer un clown. Pendant ce temps, les nantis, ces esthètes de l’opulence, s’engraissent de privilèges comme des oies qu’on gave de maïs.
Le contraste est si saisissant qu’il en devient une attraction touristique : venez admirer la misère humaine, un spectacle garanti sans effets spéciaux !
Les élites, ces âmes nobles et désintéressées, continuent de piétiner les faibles avec une grâce de pachyderme. Les biens publics ? Une simple formalité, un buffet à volonté pour leur appétit insatiable. La famine et la misère ? Des détails insignifiants, des péripéties de roman-feuilleton. Heureusement, Émile Zola, dans sa grande sagesse, nous a rappelé que les pauvres ont une dignité inébranlable. C’est bien pratique, ça leur tient chaud pendant la saison hivernale.
Les hôpitaux, ces joyaux de la santé publique, sont si délabrés qu’on se demande s’ils ne sont pas en fait des dépotoirs de toutes les ordures du monde. Les écoles, quant à elles, sont des garderies géantes où l’on entasse les enfants en attendant qu’ils deviennent assez grands pour rejoindre les rangs des chômeurs. Et les routes ? De véritables parcours d’obstacles, conçus pour tester la suspension de votre véhicule. Pendant ce temps, les palais des élites s’élèvent, impavides, comme des doigts d’honneur dressés vers le peuple.
Le cri du pauvre, cette douce mélopée qui monte vers les cieux, est une véritable symphonie de la douleur. Un appel à la justice, un cri du cœur pour un monde meilleur. Aveuglés par leur avidité, les corrompus savourent le teint de leurs richesses, ignorant que le peuple, lassé de leurs abus, peut se transformer en un orchestre de la colère.
Ô Guinée, terre de nos ancêtres, où la splendeur d’antan n’est plus qu’un lointain souvenir ! Quand la justice daignera-t-elle pointer le bout de son nez ? Quand le bonheur cessera-t-il d’être un privilège réservé aux nantis ? Le cri du pauvre, tel un refrain entêtant, résonne dans nos cœurs. Il est temps de se réveiller, de revendiquer notre part de bonheur, avant que la colère du peuple n’éclate comme un tonnerre vengeur.
Et que dire de ces politiciens, ces jongleurs de promesses, qui nous font le coup de la compassion à chaque élection ? Ils nous regardent avec des yeux de faon, comme s’ils découvraient la misère pour la première fois, alors qu’ils en sont les architectes ! Leurs discours sont des feux d’artifice, éclatants mais éphémères, illuminant un instant la nuit noire de notre désespoir avant de s’éteindre dans le néant.
Alors, mes chers compatriotes, levons nos verres à cette farce tragique qu’est notre quotidien ! Que la comédie continue, tant que le rideau ne tombe pas sur cette scène où les acteurs sont des marionnettes, et où le peuple, lui, est le spectateur fatigué d’applaudir des performances qui ne font que masquer la réalité. Car au fond, qui a besoin de justice quand on peut se contenter de l’indifférence ?
Oumar Kateb Yacine
Analyste-Consultant Géopolitique
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