Malgré ses profondes réserves quant à la transparence du processus électoral en cours, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) exhorte ses militants et sympathisants à participer massivement au recensement biométrique. L’objectif, évincer la junte du pouvoir lors des prochaines élections.
C’est Souleymane Souza Konaté, responsable de la communication de l’UFDG, qui a exprimé cette position de son parti avec fermeté.
“Concernant le recensement biométrique, nous avons invité nos militants sympathisants au-delà de l’ensemble du peuple de Guinée à aller se faire enrôler parce que ça constitue une arme efficace pour l’alternance démocratique et pour permettre l’accession de notre leader bien-aimé à la magistrature suprême”, a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient dans un contexte de méfiance envers le Comité National du rassemblement pour le développement (CNRD). M. Konaté a rappelé qu’à la prise du pouvoir par le CNRD, l’UFDG, l’ANAD et les Forces vives de Guinée avaient proposé une actualisation du fichier électoral de 2020. Une proposition qui a été, selon lui, catégoriquement rejetée par le CNRD, qui a opté pour le Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC).
“A l’époque, on a dit que c’était une bonne chose, mais on ne pouvait pas faire le RAVEC, tirer le fichier électoral et aller aux élections dans le délai imparti. Pour un premier temps, le CNRD cherchait à avoir plusieurs activités pour avoir une durée longue de la transition, se maintenir le plus longtemps possible aux affaires”, a souligné ce cadre de l’UFDG.
Et aujourd’hui, a-t-il ajouté, “ils sont dans la dynamique de la confiscation du pouvoir, c’est ce qui les amène à faire ce recensement biométrique-là. Ils ont pensé au départ qu’on allait boycotter, nous n’allons jamais boycotter cette opération parce que c’est important pour nos militants et pour nos sympathisants, obtenir non seulement un document d’identifiant, mais aussi avoir leur carte d’électeur pour sanctionner la gouvernance du CNRD”.
Le camp de Dalein dénonce par ailleurs la militarisation du processus électoral.
“Pour nous, le ministère de l’administration des territoire s’est disqualifié depuis un bon moment dans le cadre de l’organisation des élections dans nos pays. Depuis les années 2000, c’est un département, un service d’appui aux procédures électorales dans notre pays. C’est un partenaire technique, si vous voulez, de la CENI. Mais ce département s’est illustré dans le cadre de fraudes électorales, de bourrages dures, de falsifications et de disparitions des procès-verbaux”, a assuré M. Konaté.
Selon lui, “il y a une militarisation totale de ce département-là aujourd’hui, et avec des militaires qui n’ont aucune formation administrative, politique et électorale. Les sous-préfets, les préfets, les gouverneurs, ils sont aujourd’hui tous des militaires”.
“Les chefs des quartiers, des districts, les présidents de délégations spéciales ont été nommés à la place des élus sur le seul critère d’appartenance ethnique ou alors des critères de mobilisation et d’engagement pour susciter une hypothétique candidature du général Mamadi Doumbouia”, a poursuivi Souleymane Souza Konaté.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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