[dropcap]U[/dropcap]ne base militaire est érigée à Womey depuis la survenue le 16 septembre des incidents malheureux. Le doyen de la classe politique guinéenne n’est pas de cet avis. Il se demande comment on peut faire venir des militaires dans cette partie du sud de la Guinée comme s’il y avait là une guerre interne.

‘‘Pourtant non ! Donc, ils ne doivent pas être là-bas. Or, tous les jours, les informations que nous recevons, montrent que beaucoup de paysans sont tués en silence là-bas, parce qu’ils sont dans la brousse. Ils ont fui le village. Les militaires les recherchent. Et d’après ce qu’on nous rapporte, quand on trouve un habitant, on lui tire dessus’’ nous a confié Jean Marie Doré.

‘‘Il y a trois jours, un groupe de militaires a pillé une ferme. Puis au moment du partage, le plus haut gradé voulait prendre la grande part. C’est alors que le caporal ou le soldat a répliqué en disant : ‘‘Non ! Ici, nous sommes tous des voleurs, il n’y a pas de grade. Il faut que chacun ait la même. Le gradé a refusé, et le caporal a pris son fusil pour lui tirer dessus’’, a-t-il entre autres conté, ajoutant par la suite qu’il y a aujourd’hui, une situation de non droit dans cette localité, et qui produit, selon ses termes, des conséquences dramatiques pour l’avenir de nos institutions.

Les tueries sont devenues monnaie courante à travers le pays. Et pour parer à cela, Jean Marie estime qu’il faut éviter d’aborder ce problème de manière émotive. ‘‘Il faudrait que la justice prenne le temps de faire une enquête exhaustive pour situer toutes les responsabilités et punir les coupables. Mais si ces derniers se trouvent dans les deux camps, il faut les juger de la même manière pour ne qu’il y ait deux poids deux mesures’’, a-t-il conclu.

Mady Bangoura pour VisionGuinee.Info

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