[dropcap]E[/dropcap]n Guinée, des salariés de Rio Tinto, le géant minier anglo-australien manifestaient ce lundi 26 septembre à Conakry et dans plusieurs villes du pays. La quasi-totalité d’entre eux est touchée par le plan de licenciement engagé par l’entreprise. En juillet, le directeur général a annoncé son retrait du projet de l’exploitation de la mine du Simandou, l’un des plus grands projets miniers africains jamais entrepris.
Casque sur la tête et tenue de sécurité, les salariés de Rio Tinto dénoncent leurs conditions de licenciement.
Morikou Souleymane Sidibé travaille à Beyla, une ville proche de la mine du Simandou, où se trouve le camp de l’entreprise. « Les 500 travailleurs ont reçu un document sous menace : dix jours, pas de réflexion. On leur a dit qu’il fallait signer. Les gens ont pris ce qui était proposé, ils ont signé, ils ont déposé et après ils ont attendu », explique-t-il.
Selon cet employé, il n’y a pas eu de négociation. « Le syndicat ne s’en est pas correctement occupé et il était interdit de poser des questions », affirme-t-il.
Sur les 884 employés, seule une soixantaine reste et assure le service minimum. « Nous avons des problèmes sérieux avec les cadres guinéens corrompus qui sont aujourd’hui dans l’entreprise, se plaint Mory Condé, représentant des salariés. Par exemple, dans la sélection des personnes devant assurer le service minimum. Moi qui vous parle j’ai seize ans d’expérience avec Rio Tinto. L’honnêteté, l’esprit d’équipe et le respect, ces valeurs-là n’ont pas été respectées dans cette sélection des personnes devant assurer le service minimum de Rio Tinto. »
Contactée par RFI, la société Rio Tinto n’a pas donné suite à nos sollicitations.