[dropcap]J[/dropcap]e vais emprunter la formule de celui qui est professeur aussi sûrement que ma grand-mère était pom-pom girl joyeuse. Je vais lancer la formule à ma manière en disant Thiâ’nguel is back dans la radio fouineuse et la page grogneuse. Les tranchantes sont de retour avec ses habituelles lettres furieuses. Elles reviennent aussi corsées que la langue de l’auteur est cogneuse. Ce con de foulèdi qui vous a sevré de son inspiration emmerdeuse et râleuse.
Depuis que vous lui avez signifié votre admiration envieuse, le voilà qui se la pète comme une de ces star enquiquineuse. Plus de deux mois qu’il s’est barré, jouant les touristes frimeurs dans une Europe ensorceleuse. Deux mois que sa Guinée se traîne éternellement couineuse, baffée de tous côtés comme une chienne galeuse. Ebola, charbon, méningite, autant de maladies fiévreuses qui se sont sédentarisées dans sa République lépreuse. Opposition à matrice d’amateurs pour une mouvance d’artistes arnaqueurs dans une nation aux couleurs follement ténébreuses.
Pendant que le peuple pleure, ce prétentieux de Thiâ’nguel se la coule douce et frimeuse. Alors que son verbe caustique faisait passer la pilule pour quelques auditeurs et lecteurs dont on flagelle tous les jours les espérances de quelque piqûre douteuse. Pour qui se prend-il, ce gringalet pour rompre le fil d’une complicité prometteuse? De quel galet ses pieds sont frottés pour imaginer qu’il peut tourner les talons à ses auditeurs et lecteurs sans une permission clairement diseuse? Croit-il que son prétendu succès et ses phraséologies merdeuses peuvent l’absoudre de considération à l’égard de sa ribambelle de fans respectueuse.
D’ici et de là-bas, on le voit jouer les mannequins sur facebook avec sa mine crâneuse. Son large sourire, son visage barré de lunettes de soleil ou de binocles d’intello sont d’autant de provocations, de ricanements, d’infidélités dédaigneuses. Il n’y a pas de doute que c’est un foutu lâcheur qui ne pense qu’à sa gueule radoteuse. Il fixe des rendez-vous qu’il ne respecte qu’au gré de ses envies peu sérieuses. Il fait en sorte de construire des habitudes et comme un foutu ‘’je m’en foutiste’’ il largue ses amants à la première opportunité piteuse. Il s’attaque aux mêmes personnes, parce que du côté d’en face il a des potes pour lesquels il veut construire des couronnes juteuses. Il joue les donneurs de leçon pour le respect des règles d’un métier dont il nargue la déontologie éclaireuse. Sinon, comment décrypter ce silence de deux mois, sans explications et justifications impérieuses. Parce qu’il sait qu’on peut tout faire avec le Guinéen, sans courir le risque d’une sanction furieuse. Il sait que tout va au Guinéen dont la vie s’est depuis longtemps fixée dans une résignation poussiéreuse. Il sait qu’il peut fermer sa gueule aussi longtemps qu’il le veut et personne ne viendra pisser sur sa prétention moqueuse. Pourtant, personne ne devrait laisser faire ce rachitique qui fanfaronne parce qu’il sait aligner deux tournures de conneries débiteuses.
Il devrait demander pardon pour ce manque de professionnalisme avéré. On devrait fouetter son petit popotin rouge pour cette règle déontologique violée. On devrait lui tirer les oreilles écarlates pour cette insulte étirée. Que sa langue lui soit coupée, ses doigts découpés et son inspiration asséchée s’il ne présente pas aux auditeurs et lecteurs des excuses méritées. Que sa petite tête lui soit rasée et qu’on en extirpe tout savoir repéré. Et voilà qu’il se sent menacé qu’il joue le gentil toutou qui rentre la queue jusque-là allongée. Et il hurle un pardon à gorge déployée. Il vous présente des excuses en espérant que sa faute soit effacée. Il promet de ne plus se laisser aller une autre fois à une telle lâcheté. Il sait qu’il a fait une énorme bourde qui ne plaide pas en faveur de sa carrière respectée. Il s’avance vers vous, les mains dans le dos, la tête abaissée pour s’amender. C’est avec le cœur serré qu’il reconnaît et avoue ses torts et ses regrets.
Pendant ces deux mois, il vous aura privé de la saveur que vous lui avez confiée. Parce qu’évidemment ses mots sont les vôtres en lui insufflés. Il porte en lui l’expression de vos douleurs communes dans un pays aux déséquilibres renouvelés. Sa bouche est la bouche de ceux qui n’ont point de bouche, sa voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir, aurait crié de ces airs Aimé.
Entre vous, c’est une belle histoire de mots fouettés pour dire le mal de nos maux gangrenés. Entre nous, c’est une histoire de révolte et de colts déliés pour shooter dans le cœur de ceux qui nous ont piétiné. Entre nous, c’est le renouvellement d’un serment d’insoumission, de rébellion et de transgression réunit dans un seul et sale bouquet. Entre nous, c’est le tranchant dans le vif pour que ces lettres assassines soient l’exutoire de nos souffrances répétées. Tendez de nouveau les oreilles, mes frères exclus des boulevards éclairés.
Ensemble, nous tonnerons de notre canon d’exaspération face à nos dirigeants mal endimanchés. Ensemble, nous gueulerons nos mures lamentations, ultime refuge de ceux qui refusent la fatalité. Ensemble, aujourd’hui et demain, nos cloches de sédition retentiront dans leurs caboches et les exploseront de mille âmes trop longtemps bâillonnées. Ensemble, oui, ensemble frères et sœurs de larmes, nous grondons de nouveau sur cette antenne et cette page de la teneur de notre terreur emmagasinée. En espérant que cette nouvelle chronique signe à nouveau le pacte de notre complicité retrouvée, et dans l’espoir que mes excuses soient acceptées, il est temps que je ferme ma gueule et je dégage!
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