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Les Tranchantes de Thiâ’nguel : Le moche, la poisse et la plèbe !

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[dropcap]L[/dropcap]es Peuls racontent que kaanarö è kata sèèdataa. Comprenez: le vilain et la poisse ne se séparent absolument pas. Autrement dit, quand un mec est trop moche, le malheur le suit avec vigueur au pas. Depuis quelques années, avec tout ce qui frappe un certain pays, on est en droit de se dire qu’il est marqué par djahannama. alpha-conde-gvt-oct-2012

Je n’ai pas dit le nom d’un quelconque roi, mais y’a bien un vilain qui attire vers son peuple tous ces tracas. Tel un mauvais aimant, il n’appelle que la ferraille rouillée et le métal qui déçoit. Chaque mois y apporte, sans qu’on ne le demande son lot de tracas. On se remet à peine d’une douleur qu’une autre déboule avec fracas. Tous les jours, on voit s’éloigner de ces populations tous les parfums de aldjanna. Celui-ci se précipite vers les autres à grand pas, pendant qu’ils les abandonnent entre les mains sales de leur potentat. Pourvoyeur des errements et de la pauvreté de ce peuple qui attend impuissant que de son malheur quelqu’un sonne le glas.

Dans ce pays de là-bas, le chef est le terrible terroriste qui inscrit dans le quotidien ses interminables attentats. Regardez-le bien et vous lirez dans son visage de bimbi piiro, les traits annonciateurs de l’embarras. Il ne sait plus où donner de la tête, tellement que tout s’écroule sous ses pas. Parce que sa belle laideur n’inspirerait que calamités et brouhaha. C’est pas moi qui dit, papa, c’est le proverbe peul qui le clama. Je ne m’en fais que l’écho pour dire tout haut ce que la masse pense tout bas. Ce ne sont que des tralalas d’un nigot aux abois qui ne vend pas chère de sa gueule de bois. Je le répète avec le bruit et l’odeur du pet d’un Gargantua: kaanarö è kata sèèdataa! Et le chapelet de la malchance, voire de la malédiction s’égrène impunément devant moi:

Souvenez-vous des déplacés de Siguiri et Kouroussa parce que l’ethnocentrisme avait mis le pied dans le plat. Souvenez-vous des cinquante-sept morts d’un axe dont le seul tort est d’avoir élevé une différente voix. Souvenez-vous de Galapaye qui n’a pas pu faire meilleure émule qu’à Zogota. Souvenez-vous, je veux que vous vous souveniez de ces corps calcinés étalés insolemment dans tous ces lugubres endroits.

Ouvrez les yeux et revoyez avec moi ces multiples accidents de vieux camions qui fauchent des vies comme de vulgaires proies. Je sais que vous les entendez, ma foi, ces voix qui hurlent dans le creux des vagues de notre océan Atlantique étroit. Une pirogue qui chavire ou un concert qui au vinaigre vire, c’est la même gouttelette de larme qui nous échoit.

Que ce soit aux larges de nos côtes ou sur les berges de nos plages, c’est exactement le même émoi. Hier, c’était à Lambanyi avec Takana, aujourd’hui avec BLZ et Intinct Killer, c’est le même refrain que Rogbane déploie. Des âmes qui tombent comme des mouches dans l’indifférence totale de celui qui jura d’élever autour de sa République d’inviolables tatas.

Je n’oublie pas, et je sais que vous aussi vous vous rappelez de ce crash d’hélico qui rendit au silence éternel des officiers de nos soldats. Sans compter ces personnes dézinguées en pleine rue ou dans leurs foyers par des bandits qui narguent la loi. Madame Boiro ou Mohamed Ghussein sont les porte-étendards de ces vies décapitées au mépris de notre justice à la noix. Et comme si cela ne suffisait pas, par ce matin de vendredi, un certain Souleymane pose son Koly banalement sous son toit. Il a bourlingué partout dans le monde sans qu’une égratignure effleure son plus petit doigt. Il aura fallu que ce pays maudit nous l’enlève sans nous laisser un quelconque autre choix. Il aura constaté et je sais que vous aussi, même si c’est un constat effrayant, toutes ces maladies qui ont élu domicile dans nos foyers suffisamment éprouvées.

Méningite, Charbon, Ebola, tous les virus meurtriers se sont donnés rendez-vous dans ce pays abandonné. Ces infections qu’on ne se connaissait que de nom ont planté leurs tentes dans nos salons et se sont sédentarisés. Au grand dam de nos cœurs désolés et de nos larmes amplifiées.

Ma page s’épuise et mon temps d’antenne aussi. Mais la liste des malheurs qui nous frappent n’est pas pour autant finie. Elle est longue d’une infinie litanie. Elle se lit sur les visages amaigris et les ventres affamés de chaque citoyen de ce pays marqué du sceau de l’infamie. Elle est dans le souffle de notre terre meurtrie. Elle danse dans le vacarme des pluies qui nous inondent sans laver nos chagrins qui s’amplifient. Elle chante dans la dissonante chorale de notre extrême pauvreté qui a creusé partout son lit. Elle transpire de nos colères à fleur de peau, de notre nervosité et de nos frustrations qui se multiplient. Elle ronronne dans le désespoir de ces fidèles musulmans pour lesquels les chemins de la Mecque sont détruits.

Pendant ce temps, Monsieur voyage sans se soucier de nos bruits. Monsieur lui, aucune douleur, aucun malheur de son peuple ne vaut un penny. Monsieur s’élève dans les airs bénis et pour le bas peuple, tant pis! Ce n’est pas de sa faute si kaanarö è kata sèèdataa nani! Si face au bogosse on l’a choisi lui, il luit lui pendant qu’il vous abandonne dans les ténèbres de votre choix et délit. Encore une fois, le nom de quelqu’un je n’ai pas dit. Et c’est tout amalgame je nie. Néanmoins, au risque que je me renie, puisque jamais je ne me dédits, avant qu’on ne me mélange avec un certain PPTE (Papa Président Très Embêté) je ferme ma gueule et je dégage !

Retrouvez les chroniques de Soulay Thianguel sur la page Facebook Les Tranchantes de Thiâ’nguel

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