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Les Tranchantes de Thiâ’nguel: Stupides aptitudes!

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La plus stupide des attitudes, la plus impardonnable des habitudes, c’est l’irresponsabilité. La plus incurable de nos aptitudes, c’est notre inaptitude à assumer nos responsabilités. Le gros penchant, vilain péché que nous avons à rejeter sur l’autre notre culpabilité. Nous crevons nos yeux sur les réalités dont les mauvais côtés ne nous sont jamais imputés. C’est toujours la faute de l’autre, du voisin, de l’adversaire perçu comme un manipulateur entêté.

A chaque grogne, dans ce pays, les autorités y voient la besogne d’une main noire cachée. La colère des manifestants n’étant finalement que des hurlements téléguidés. La foule, un troupeau de brebis égarés et instrumentalisés. Au lieu de regarder les malheurs du peuple en face, on préfère garder les yeux voilés. Au lieu de trouver un remède à la plaie, on la recouvre d’un bandage faisandé.

Dans notre merdier de République, la politique du bouc émissaire est des plus usités. Ça n’est jamais ma faute, c’est toujours la faute à l’opposant aigri et défroqué. C’est mon pouvoir doux qu’il veut rendre aigre et pimenté. Ce discours rébarbatif, constamment réchauffé, tout le monde la connaît cette excuse bidonnée et éternellement ressassé. Nous sommes les champions de l’amalgame et du mélange des genres, des verbes équivoques et des verbiages ruminés. Nous sommes les rejetons des volontés cassées, des soumissions lassées et des destinées agacées ; les gones d’un fatalisme et d’une résignation empêtrées. Jamais notre part d’ombre nous n’acceptons de l’éclairer. Toujours alertes à ne voir en nous que les détenteurs de l’absolue vérité. Lorsque la réalité arbore de fâcheuses couleurs, c’est sur l’alter ego que notre doigt accusateur est pointé. C’est à chacun son tour de botter la balle en touche et de détourner le regard vers des lieux plus illuminés.

Les dernières manifestations contre les coupures de courant ont été une nouvelle occasion pour maudire. Dire que des ombres tirent les ficelles sonne mieux que guérir. C’est par le biais du bouc-émissaire qu’on espère en finir. Les Guinéens qui hurlent sur le goudron n’y sont que pour inutilement périr. La guerre se passe à un tout autre niveau qu’on n’arrêtera jamais de chérir. Sur les ondes de la radio et de la télé nationale qu’on est les seuls à bénir. On y déverse des cancans convenus qui n’ont d’autre but que de salir. Si les jeunes sont sortis, ce n’est pas sûrement pour une espérance qu’ils voulaient quérir. La revendication de l’éclairage de leur maison ne pouvait pas être le seul motif de leur ire. Cette colère est une plaie de déstabilisation dont il faut se prémunir. Putain de purée de pomme de terre, que tout ça me fait pisser de rire. Ces vieillards bandits à basin blanc qui pense avoir tout compris parce que drapé de leur égo que je voudrais tellement faire frire.

La semaine passée donc, vous avez entendu le muezzin Saïd le faux fana nous servir sa suce fétide de manigance. Celle de la démission de son État en défaillance, voire en déliquescence, égrenant son chapelet de délinquance qui crache sur nos survivances. Face aux carences de sa gouvernance et de ses forces de désordre en déviance, le peuple perdant patience frémit de défiance, toisant un pouvoir sans autorité et en pleine errance.

Dans le creux de la désespérance, le peuple de Guinée est un foutu mouton de Panurge qui bêlerait au gré des herbes faussement vertes qu’on lui montre. Il gambaderait au gré des bergers qu’il rencontre et des excréments qu’on lui fait pondre. Sa belle laine est une étoffe convoitée qui, au gré des filous de la République se fait tondre. Son aspiration à une vie meilleure est une illusion que, sous le soleil du changement on fait fondre.

Les promesses de campagne et les certitudes sur les ondes des radios étrangères sont dans les oubliettes. Si on n’a pas 16h de courant par jour, nous n’avons qu’à nous en prendre à nos oreilles bébêtes. Promptes qu’elles sont à écouter et entendre toutes les paroles fallacieuses éructées comme une chansonnette dans une guinguette. Vous apprendrez que ce n’est finalement qu’une nuisette aguicheuse d’une pipelette travestie, qui cherche à se farcir un mâle en disette. Une fois la dentelle levée, la réalité masculine de son entrejambe reste la seule offre de la minette. Promets trop tôt ce que tu ne peux offrir, t’es vite rattraper par le regret de te faire greffer une langue muette. Il est temps de se débarrasser de tous les artifices, d’écarquiller les yeux sur la réalité entêtante et inquiétante. Et si ce que vous surnommez impoliment l’axe du mal se mettait à gangrener vos axes de bien pour vous filer cette migraine déroutante ? La manipulation n’est ni axé sur Hamdallaye-Bambéto-Cosa, ni désaxé sur l’autoroute Enta-Dabompa-Lannsanaya devenue embêtante. Quand la pauvreté et la misère deviennent persistantes, vous ne trouverez pas meilleur terreau pour fertiliser une révolution menaçante. La plus intelligente des gouvernances y tendrait une oreille saisissante. Mais puisque ma prose ne peut pondre d’assonances et de résonances plus captivantes pour le pouvoir, je ferme ma gueule et je dégage !

Soulay Thianguel

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