[dropcap]A[/dropcap]frikaJom Center a publié le 7 septembre dernier son rapport intitulé « Les nouvelles pathologies de la démocratie en Afrique de l’Ouest : crise de l’Etat de droit, de la démocratie représentative et de la gouvernance », analysant l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest.
Ce laboratoire d’idées basé à Dakar mentionne que malgré les marches du FNDC réprimées dans le sang par les forces de l’ordre, le pouvoir de Conakry a réussi à changer la constitution pour permettre à Alpha Condé de briguer un 3e mandat.
Les auteurs du rapport estiment que ‘’le pouvoir guinéen en mode pilotage automatique’’, ajoutant que le président Alpha Condé s’est fixé un ‘’objectif politique clair et précis : lever la limitation des mandats à deux, par voie référendaire pour rester au pouvoir quelles que soient les conséquences’’,
En face de lui, soulignent-ils, le Front national pour la défense de la constitution), mouvement citoyen composé d’organisations de la société civile, de partis politiques d’opposition, d’organisations syndicales et de personnalités indépendantes, a fait montre d’une détermination inébranlable à empêcher l’organisation du référendum et des élections législatives du 22 mars 2020.
‘’En dépit de l’existence du multipartisme en Guinée et d’une relative reconnaissance de la liberté de presse et d’expression, force est de constater que le régime est resté très répressif. Les manifestations pacifiques en Guinée ont été souvent violemment réprimées avec beaucoup de morts : dix ans de régime ont fait à peu près trois cent morts en Guinée’’, indique le centre AfrikaJom.
Il estime que ‘’c’est comme si le président Alpha Condé s’était mis en mode pilotage automatique ignorant les appels, les mises en garde, les mises au point, les médiations de la communauté africaine et internationale, sans compter les graves violations des droits de l’homme dû à la répression sans réserve, avec un usage excessif de la force lors des manifestations pacifiques du FNDC’’.
Au vu de la remise en en cause du double scrutin du 22 mars par la CEDEAO, l’OIF et l’échec de la médiation par l’UA dans la crise guinéenne, AfrikaJom center, qui œuvre pour le renforcement des capacités des Etats, des organisations de la société civile, des institutions nationales et régionales des droits de l’homme, formule des recommandations au pouvoir d’Alpha Condé afin d’éviter d’exposer la Guinée à des risques d’instabilité et de violences.
Il demande au régime actuel d’annuler ‘’le référendum et les législatives du 22 mars 2020 et d’organiser un grand dialogue national afin de trouver un consensus qui puisse garantir la paix, la sécurité et la stabilité de la Guinée dans la durée’’. Invite est faite président Condé de Guinée à renoncer à un troisième mandat qui ‘’sème les facteurs de division, de fractures identitaires et de violences et d’instabilités politiques, mettre fin à l’arrestation arbitraire’’… Cliquez ici pour lire l’intégralité du rapport sur Les nouvelles pathologies de la démocratie en Afrique de l’Ouest.