Les victimes du régime d’Alpha Condé refusent son pardon ‘’tant que la justice n’aura pas fait son travail’’
A la veille de la célébration du 67ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Guinée, l’ancien président Alpha Condé a présenté ses excuses aux familles des victimes de son régime. Si ce geste suscite des réactions partagées, Me Thierno Souleymane Baldé, avocat des victimes, estime que ce ‘’pardon’’ n’aura de valeur que s’il s’accompagne d’actes de justice et de réparation.
Dans son adresse à la nation, l’ancien chef de l’Etat, Alpha Condé, assure avoir dirigé la Guinée dans un ‘’contexte politique émaillé de plusieurs manifestations politiques qui ont malheureusement enregistré des victimes dans nos familles’’.
Ajoutant que ‘’je voudrais, encore une nouvelle fois, adresser mes condoléances à leurs familles, prier pour le repos de leurs âmes et demander pardon au nom de l’Etat guinéen’’.
Dans une interview accordée à VisionGuinee le lundi 13 octobre 2025, l’avocat Thierno Souleymane Baldé, qui défend les victimes du régime d’Alpha Condé et candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle du 28 décembre, déclare que l’ex-président de la République a des remords, mais que son pardon ne peut être accepté tant que la justice n’a pas fait son travail.
‘’Si effectivement M. Alpha Condé a des remords par rapport aux actes qu’il a commis dans ce pays, il devrait venir se présenter devant la justice et laisser celle-ci faire son travail. Nous ne pouvons pas accepter un pardon de quelqu’un tant que la justice n’a pas fait son travail. Nous avons vu ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Moi, à la présidence de la République, l’une des premières choses que je ferai, ce sera de mettre en place une commission justice, vérité et réconciliation’’, a déclaré Me Baldé.
Pour Me Thierno Souleymane Baldé, ‘’la société guinéenne est divisée. La société guinéenne a été martyrisée’’.
Selon lui, les guinéens se rappellent de nombreux crimes commis par l’État. ‘’On se rappelle encore du Camp Boiro. On se rappelle les événements de 1985. On se rappelle les événements du 1er février 2007. On se rappelle les événements du 27 septembre. On se rappelle les événements de Zogota, du stade de Nzérékoré. Il faudrait que la justice fasse son travail et qu’on parvienne à réconcilier les guinéens. Nous devons tourner la page et désormais parler d’une seule voix, tournés vers la même direction pour développer notre pays’’, a-t-il conclu.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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