[dropcap]A[/dropcap]u mois de juin dernier, l’Union des forces républicaines (UFR) entendait organiser une manifestation liée à la tenue de son congrès national. Pour les organisateurs de ce parti politique, le lieu le mieux indiqué serait sans aucun doute le palais du peuple. Car, étant l’endroit le plus approprié pour recevoir des ‘’milliers’’ de militants du parti de Sidya Touré.
Contre toute attente, au lieu du palais du peuple pourtant choisi préalablement et ce, malgré avoir réglé toutes les factures relatives à la location de la salle, voilà que Sidya Touré et sa bande se rétractent pour emprunter le chemin de leur siège où ils ont finalement tenu leur congrès. Cela a été d’autant plus surprenant pour bon nombre d’observateurs que nous avons mené des investigations afin de connaitre le bien-fondé de cette reconversion spectaculaire.
Contrairement aux allégations tenues par le président de l’UFR, voici ce qui s’est réellement passé. Le 20 mai 2014, sous la plume de l’honorable Bakary Goyo Zoumanigui, membre du Bureau Exécutif National de l’UFR, cette formation politique adresse un courrier à l’administrateur général du palais du peuple sollicitant l’obtention de la salle des congrès du palais du peuple en vue de l’organisation d’une manifestation pour la journée du 7 juin 2014.
Aussi, dans sa correspondance, Goyo Zoumanigui ne manquera pas de solliciter particulièrement auprès de l’administrateur général une sécurité (extérieure) de l’évènement. Car, dira-t-il, celui-ci va mobiliser de «nombreux militants»(?)
Après avoir reçu la lettre le 22 du même mois, l’administrateur général du palais répond favorablement le 3 juin 2014 au parti de l’ancien premier ministre de Conté. Toutefois, l’administrateur général du palais du peuple par mesure de prudence prendra le soin d’avertir les organisateurs des désagréments que connait parfois la salle à cause des coupures de courant. Et pour se mettre à l’abri de toute surprise désagréable il leur propose d’alimenter en carburant le groupe électrogène. Ce qui fut accepté par les locataires. Qui débourseront 8.000.000 GNF pour le liquide précieux. Ajouté à cela le prix de la location elle-même qui s’élève à 5.000.000 GNF.
Contre toute attente, voilà que l’administrateur général du palais reçoit une lettre de son Directeur technique. Dans sa correspondance datée du 6 juin, Bakary Kourouma indique à son supérieur hiérarchique des pannes survenues au niveau de leurs installations dues à des variations du courant alimentant la salle des congres et le salon du Président de la République.
A noter que lorsque le service technique est informé d’une manifestation dans la salle des congrès, celui-ci vérifie toujours les installations et apprêtent tout pour le lendemain. Et c’est au cours de ces vérifications que l’équipe technique a constaté ces anomalies.
Dans un souci de tout mettre en œuvre pour satisfaire sa clientèle, Kourouma et son équipe se mettent à pied d’œuvre pour résoudre le problème. Des pièces mêmes vont rapidement être commandées de Fria. Au bout de plusieurs efforts et à 9h15mn de ce 6 juin tout était réglé. Ouf ! Dieu soit loué! L’UFR peut tranquillement faire son congrès dans la sérénité. Le parti est invité à occuper les lieux. Niet ! répondirent les organisateurs.
Si du côté de l’administration générale l’heure était au soulagement, paradoxalement du coté de l’UFR ce n’était pas le cas. Pour la simple raison que les organisateurs ont refusé d’occuper les lieux.
Malgré toutes les supplications, Sidya Touré et ses militants ont préféré bouder la salle des congrès. Invoquant l’argument selon lequel ils ne peuvent plus avoir le temps nécessaire de décorer la salle. Ils iront plus loin en réclamant dans une autre correspondance du 10 juin 2014 le remboursement de toute la somme déboursée. Soit au total 13.000.000 GNF. Ce qui fut fait immédiatement le 12 du même mois. L’attestation du reçu de la somme signée par une certaine Hadja Fatoumata Camara en fait foi dont nous détenons une copie.
En réalité, la vérité était toute autre. Pour une salle des congrès pouvant contenir plus de 2.500 personnes, l’UFR n’a pu mobiliser ce jour-là que moins de 500 militants. Face à ce problème, Sidya, apparemment gêné et perturbé ne pouvait pas prendre le risque d’occuper la salle avec un tel nombre insignifiant. Car, l’opinion publique se rendrait compte que l’UFR n’est qu’une coquille vide qui ne fait que du bruit pour rien. Et c’est pour éviter cette humiliation qu’il a préféré prendre le chemin de son siège à Matam. Là-bas au moins l’on ne pourrait pas prêter attention à son impopularité. Comme pour dire que n’importe quel parti politique ne peut pas remplir la salle des congrès du palais du peuple. Ainsi, Sidya Touré vient de se rendre compte qu’il ne représente absolument rien sur l’échiquier politique guinéen.
Ses militants qui l’ont abandonné lors des élections présidentielles de 2010 pour avoir fait le mauvais choix ne semblent toujours pas lui pardonner sa bêtise. Ce péché, apparemment semble le suivre jusqu’à la fin de sa carrière politique.
De ce qui précède, il comprendra certainement que la vie ne se résume pas à un comportement belliqueux et teinté de folie de grandeur. Au contraire la modestie et la sagesse doivent être toujours les compagnons de l’être humain.