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Lettre à Bah Oury: ‘’Rebrousse chemin, mon frère !’’

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A chaque parole sa réplique bien dosée. A chaque acte, sa réaction mesurée. A chaque adversité, sa réponse appropriée. A chaque litige, sa solution calculée. A chaque Vice-Président considéré égaré, la décision d’un conseil politique adaptée. Bah oury

Quand le week-end dernier Monsieur est allé les titiller, cette semaine, ils ne pouvaient ne pas prendre acte de cet affront délibéré. C’est hier que l’information que tout le monde attendait est tombée. Tant que Monsieur ne s’en prenait qu’à Elhadj, ils ont accepté les écarts de langage répétés. Tant que Monsieur ne crachait que sur le joli pouuto et son porteur, le silence était la meilleure réponse à lui opposer. Mais voici qu’il se racle la gorge pour barbouiller toute l’organisation d’un acte indiscipliné. Le voici tempêtant, la voix virevoltant dans l’émotif pour trancher dans la gorge de son enfant qu’il a allaité. Voici que les pieds du môme tremblent et se demandent à quel père fondateur se vouer. Voici son canif qui veut verser un sang sacrificiel non accepté. Voici qu’il fait ricaner les jaloux de leurs dents piteuses et foutrement détériorées. Voici que je me plie en quatre, mordant la poussière pour lui élever ce plaidoyer.

De là où je suis, dans la profondeur de ma peur et de ma douleur décuplée, j’espère qu’il me tendra une oreille attentive, bienveillante et soigneusement dépliée. Les genoux dans la terre aride de prospérité de ma Guinée, les mains ouvertes, et vers les cieux élevées, comme un fils perdu qui compte sur la compréhension de son père éloigné.

Je sais, je comprends oh combien de fois la souffrance de l’exilé. Oui, mille fois, je comprends la solitude et le sentiment d’être dans un navire qui vogue sur des écumes oubliées. Mille et une fois, j’entends le vacarme silencieux qui gronde dans le cœur et le corps du réfugié. Mille et une fois, et des millions de fois, je veux être l’épaule amicale sur laquelle tu peux fendre tes larmes de frustrations accumulées. Je sais, je sais bien que je n’ai rien à t’apprendre que tu ne saches déjà et que t’as cent fois expérimenté. Oui, je sais, crois-moi que ma prétentieuse plume ne trace ces lignes que pour un ami que je voudrais bien retrouver.

Un jour d’avril 2010, après une discussion convaincante, tu m’as tenu par la main pour me dire que ma place était à tes côtés. Cette main que t’as tenu, t’est aujourd’hui tendue afin que tu rejoignes ces rangs déjà suffisamment éprouvés. Cette main que t’as tenu t’est posée aujourd’hui sur le cœur pour apaiser la révolte qui hurle dans ton cœur maltraité. Cette main que t’as tenu t’ouvre une paume innocente pour essuyer tes larmes injustement versées. Tes enfants ont assez souffert comme ça pour que tu en rajoutes dans leurs tourments étouffés. Tes compagnons ont assez donné comme ça de leur sueur et de leur sang pour que tu sois aveugle et sourd à tous les appels de détresse amplifiés.

Il est des moments dans la vie d’un homme comme toi où le sacrifice n’est jamais trop grand pour rassembler. Tu as semé les graines du rassemblement et du changement, je te prie de ne pas détruire ce champ à la récolte tant espérée. C’est le temps, mon ami, mon frère, c’est le temps dis-je de la moisson souhaitée. Les singes et les criquets sont aux abords et guettent la plus petite inattention pour chiper les fruits arrosés. Arrosés du sang des martyrs de l’axe sur le sentier épineux et douloureux de la démocratie obstinée. Arrosés du bâillonnement de ton orgueil pour laisser éclore une organisation redoutable et redoutée. Arrosés de l’injustice que les tiens ont subie et continuent à subir pour faire émerger une société plus équitable et plus équilibré. Ouvres les yeux et ouvre les nôtres, mon ami, mon frère, en stoppant nos cauchemars par un matin libérateur et apaisé. Ne fais pas de nous la risée de nos adversaires incompétents dont les cerveaux ont depuis trop longtemps hiberné.  Je sais, oh oui je sais que par un ultime regard tu peux soulager notre soif de symbiose réclamée.

Il est temps, c’est le moment de surprendre tous les fossoyeurs de cette unité par une verve de responsabilité. Il est temps de faire taire les supplices de la suspicion et les suppliques des quolibets invétérés. Il est temps de reconstruire, recoudre la fissure, harponner le harnais de l’unité et se lancer à l’assaut du changement que t’as tant souhaité.

Il est temps, oh merde qu’il est temps de montrer une autre façon de conquérir le pouvoir et de gouverner. Dans le travail préféré. Dans la justice encouragée. Dans la solidarité incitée. Dans la légalité et l’égalité. Dans la fraternité et l’amitié. Mais, si tu n’y prends garde, tous tes efforts pour faire réalité ton rêve d’une Guinée unie et prospère, tout ce que t’as accepté sera un sacrifice inutile et loupé. T’es trop près du but pour te laisser tout gâcher. Réveille-toi, rebrousse chemin, parce qu’en cours de route tu t’es dérouté. Et tu n’es pas de ceux qui cassent ou plient malgré les difficultés. Tu gardes le cap malgré les mers agitées. Dans l’espoir que ces paroles te parviennent le cœur sous de meilleurs auspices, pour une fois, je ferme pas ma gueule et je dégage pas. Parce que par-delà cette antenne, je prêche et je prie afin que tes démons déments eux ferment leurs gueules et dégagent.

Retrouvez les chroniques de Soulay Thianguel sur la page Facebook Les Tranchantes de Thiâ’nguel

6 commentaires
  1. Diallo Yaya dit

    Bien dit mon frère.k´alkah fasse kil comprend

  2. Remty dit

    C’est formidable cette lettre, et je suis sur que Mr Bah Oury sera sensible et sensibilisé par ces belles et vraies paroles dont celle, de ne pas détruire ce que lui même Mr Bah à construit.

  3. Mamadou Diallo "Diallo Cosa" dit

    Toutes mes félicitations et je suis certain que Mr Bah Oury comprendra et que Dieu nous épargnera des mauvais esprits que hantisent notre division. Nous sommes optimistes.

  4. Diallo Mamadou Saidou dit

    Quelle expression de sincère amitié et loyal engagement politique! « nowru malaandu ko e hoore malaande fudhata » yo GENO faabo en!

  5. mousto dit

    En tout cas il est souvent dit: » On peut combattre beaucoup d’énnemis et survivre mais quand on lutte contre sa nature on finit toujours par perdre »
    felicitation Mr Bah Oury, c’ est bien dit. optons pour la construction de l’UFDG et restons à l’abris de sa destruction.
    VIVE l’UFDG, que Dieu benisse ma chère GUINEE. AMEN

  6. Baba alpha barry dit

    Je suis tres content de cette bonne analyse qui me va droit au coeur j’ espere que mr bahoury comprendra ce message tres tres fortmerci que Dieu benis L’UFDG

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