[dropcap]L[/dropcap]e poète anglais, John Dryden avait raison lorsqu’il disait qu’en ‘’premier lieu nous faisons nos habitudes, et après nos habitudes nous font à nous’’. Il avait raison, car il est même soutenu dans la sagesse populaire que les ‘’habitudes sont le matériel de construction de nos projets à long et court terme’’.

Depuis votre retour en Guinée après quatre années d’exil en France, et depuis votre exclusion de l’UFDG, il est vrai que vous multipliez des discours très provocateurs dans le seul but de faire croire que dans l’UFDG, coexistent deux discours: celui que vous qualifiez de consensuel, dynamique, ou démocratique, le vôtre, et l’autre Discours, celui que vous qualifiez d’archaïque, du Parti unique, autoritaire, dictatorial, et qui serait soutenu par Cellou Dalein Diallo.

Monsieur Bah,

Moi je serai tout à fait d’accord avec vous – avec toute cette histoire de deux discours, ou votre posture selon laquelle vous représentez la branche des vrais démocrates, etc- si vous aviez eu, vous démocrate, vous l’homme du consensus, le déterminant bon sens d’affronter la justice guinéenne, maintenant, sur le bien-fondé des accusations graves du ministère public sur votre personne, dans le dossier du complot qui visait à assassiner le président Alpha Condé en juillet 2011.

Après votre libération, en bon démocrate, votre première démarche aurait été de prouver par A plus B votre innocence dans le complot du 19 juillet 2011. Logique. Vous aviez dit à la face du monde que vous n’aviez jamais participé, de près ou de loin, à aucun complot qui visait à assassiner le président Alpha Condé. Raison de plus qu’il fallait (qu’il faut) aller affronter la justice guinéenne pour vous décharger de toutes les accusations gratuites. Si vous avez la conviction, l’assurance que vous vous reprochez de rien, vous n’avez aucune raison d’avoir peur.

La deuxième démarche après votre libération, serait, comme vous le dites vous-même, de mettre de l’ordre dans la maison, dans l’UFDG. Blanchi ou non dans la première démarche, vous seriez déjà qualifié de héro, et rien ne vous empêcherait de vous faire entendre dans votre Parti pour faire valoir des discussions démocratiques.

Monsieur Bah,

L’expression ‘’mettre la charrue avant les bœufs’’, date du XVIe siècle. ‘’Elle fait référence au repos du paysan qui démonte la charrue pour la mettre devant les bœufs, signifiant ainsi la fin du labeur, ou des travaux. Réaliser ce geste le matin avant d’aller travailler, serait faire preuve d’illogisme, les choses seraient faites dans le désordre’’.

Vous comprenez ce que je veux dire. Autrement dit, tout ce que vous faites actuellement avec vos critiques contre l’UFDG, vous faites preuve d’illogisme. Vous vous baignez dans le désordre. Vous ne vous en sortirez jamais avec votre posture actuelle.

Monsieur Bah,

Vous ne pouvez convaincre aucun démocrate, en Guinée, à travers le monde, que vous êtes démocrate alors que vous êtes incapable de faire face à la justice de votre pays qui vous accuse d’être assassin. Vous réclamez votre innocence, la justice vous charge, et puis elle vous condamne par contumace. Ensuite, un président de la république vous libère par un acte de grâce. Vous sortez, et puis vous gardez le silence sur les charges d’accusation. N’est-ce pas que vous aviez menti à tout ce monde à qui vous faisiez croire que vous étiez innocent?

Monsieur Bah,

Un démocrate, un politicien de consensus cherche le pouvoir par la voie du consensus et non par la voie de l’assassinat du chef de l’Etat pour ainsi prendre sa place. Malgré votre exclusion de l’UFDG, vous continuez à vous réclamez du Parti. Vous vous dites être le représentant de la branche démocratique de l’UFDG. Une branche démocratique de l’UFDG qui a pu prendre, le 19 juillet 2011, l’initiative d’assassiner le président Alpha Condé.

Monsieur Bah Oury,

Comme je le disais plus-haut, ‘’nous faisons nos habitudes, et après nos habitudes nous font à nous’’ : vos habitudes d’homme belliqueux vous suivent. Elles vous suivent, elles risquent bien de détruire votre carrière politique, si jamais vous ne réalisez pas une introspection.

Naby Laye Camara
(Bruxelles)