L’ex-CEMGA de Dadis parle : ‘’Au stade du 28 septembre, on a vu des gens prendre des morts, les mettre sur des motos pour les emmener’’
Ce mercredi 15 novembre devant le tribunal criminel de Dixinn dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, l’ex-chef d’état-major général des armées (CEMGA) a laissé entendre qu’il avait eu des informations de la part d’un élément des services de renseignements sur la récupération de corps au stade de Conakry.
‘’Il y avait un élément des renseignements, malheureusement, qui est mort dans le crash d’avion avec le général Kelefa Diallo. C’était un militaire très discret qui était tout le temps avec moi et qui me donnait beaucoup de renseignements. Il avait un carnet bien renseigné. Après les évènements, je lui ai dit qu’il y a trop de murmures. On parle de corps, de ceci ou cela, je voulais vérifier comment des corps ont été substitués et qu’on veut charger l’armée. Je jure qu’il a pu rencontrer certains éléments de la Croix Rouge qui ont ramassé les corps et qui ont confirmé qu’au stade du 28 septembre, on a vu des gens venir prendre des blessés, des morts et les mettre sur des motos ou des taxis pour les emmener’’, révèle le chef d’état-major général des armées sous le règne du capitaine Moussa Dadis Camara.
A la question de savoir s’il a pu avoir des indices impliquant des militaires dans les exactions du 28 septembre 2009, le colonel Oumar Sanoh répond : ‘’Il m’a dit que dans ses enquêtes, on parlait de Toumba, Marcel, Beugré dans les cafés et dans les rangs. Il m’a dit que ces noms circulent beaucoup. Je ne connaissais pas sa source d’informations. Mais c’est quelqu’un qui était au camp. Personne ne savait ce qu’il faisait exactement. C’est quelqu’un qui me donnait beaucoup de renseignements au sein de l’armée concernant des militaires qui faisaient des braquages, qui volaient et qui faisaient des gaffes dans les quartiers’’.
‘’Aviez-vous mené des enquêtes pour vérifier les noms qu’il vous a donnés pour ne pas qu’on salisse votre corps ? Qu’est-ce que vous avez fait de ces renseignements mon Général ?’’, cherche à savoir le procureur Algassimou Diallo.
Parfois, réagit l’ex-chef d’état-major général des forces armées, ‘’je discutais de cela avec le ministre de la défense pour en lui disant que tel nom a circulé. Il était même souvent contacté par la commission d’enquêtes. Chaque fois que la commission voulait faire quelque chose, le ministre de la défense était informé. Il est courant que ces noms circulaient. Il m’arrivait d’en discuter avec lui’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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