[dropcap]S[/dropcap]ous le régime du général Lansana Conté, la vérité de digne imam professée par l’ancien imam de Dabondy Elhadj Mamadou Saliou Camara a comblé le vide laissé par l’Archevêque de Conakry Mgr Robert Sarah appelé au Vatican et élevé par la suite au titre et rang de Cardinal, le premier de toute l’histoire du christianisme guinéen.
Mais depuis son controversé sermon de la korité, les Guinéens se demandent, avec raison, à quel saint se vouer.
C’est sous le régime Conté qu’Elhadj Mamadou Saliou Camara intègre le collège de l’imamat de la mosquée principale de Conakry, la mosquée Roi Faycâl. Lorsqu’il est désigné à diriger une prière à laquelle prenait part le président Conté, l’imam Nondi falè (diseur de vérités, en langue Soussou) a eu la hardiesse de lui demander d’ôter le collier en or qu’il arborait sur son boubou en signe de respect du culte religieux.
Depuis cet acte, les membres des communautés musulmane et chrétienne de Guinée qui ne savaient plus à quel saint se vouer sont presque unanimes à reconnaître en lui un religieux convenable, digne de respect et de considération pour les fils d’un pays méritant désormais un traitement égalitaire sans discrimination aucune.
A leurs yeux, l’imam diseur de vérités qui conseillait ceux qui avaient la propension de lui convoyer des offrandes sacrificielles en dizaines de millions de FG, voitures, sacs de riz, habits, etc., de les distribuer aux mendiants et aux plus démunis, pouvait tenir la place laissée vacante par l’appel fait à l’enfant béni d’Ourous de quitter l’Archevêché de Conakry pour s’installer auprès du Saint Père le Pape.
Maintenant avec le temps, les tapis moelleux, la profusion des honneurs, le pouvoir des parfums et les faveurs de la magnificence, l’imam vertueux diseur de vérités est devenu méconnaissable.
L’édifice de la moquée Roi Fayçal où il est l’imam principal est en extrême délabrement. Les tapis et le sol du saint-lieu sont immergés à chaque tombée de pluie sur Conakry. Les prêches qui l’ont sorti des torpeurs du quartier Dabondy pour la prestigieuse résidence de la mosquée du Roi Fayçal n’ont plus le contenu affable d’antan.
Le plus renommé des chefs religieux musulmans de la Guinée actuelle a fait le choix du prêche suivant: «En tant que père de la nation, le chef de l’Etat (président Alpha Condé) doit avoir un traitement égalitaire vis-à-vis de tous ses concitoyens. Sans aucune discrimination. Il mérite, en retour, respect et considération.» Jusque-là, tout est audible. Tout est à l’ancienne. CQFD. La verve Imam diseur de vérités tient.
Mais au lieu de boucler la boucle du sermon de l’Aïd-el-Fitr dans le jargon qui a fait sa notoriété, l’imam diseur de vérités dérape à son tour: « Celui qui l’insulte, aura insulté son père (sic!). Aujourd’hui, Dieu a voulu qu’Alpha Condé soit le président des guinéens. Il est le père de tous les guinéens. Il est le père de Cellou, de Kouyaté, de Sidya. Les opposants aussi méritent respect et considération, mais tout opposant qui fait souffrir un président, souffrira à son tour quand il sera à la présidence.»
Et vlan, l’imam qui disait l’exacte vérité à tout chef fait comme les autres !
Par Diallo Alpha Abdoulaye
Peut etre alpha conde Est le pere de li’iman de sekoutoureya Saliou camara
Évidemment comme il est guinéens