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L’injustice en Guinée : une plaie ouverte qu’il faut guérir

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Mon adolescence à Kérouané, dans les années 2000, fief du parti politique, Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), dirigé par l’ancien Président Alpha Condé, fut marquée par les injustices et violences perpétrées contre les militants et responsables dudit parti.

Ces événements se sont déroulés sous le règne de feu président Lansana Conté, dans un contexte où les libertés individuelles et collectives étaient piétinées, où la terreur était monnaie courante et où toute voix discordante était étouffée dans l’ombre de la répression qui planait sur l’opposition.

Derrière la façade paisible de la ville de Kérouané, les tensions politiques étaient vives. Les militants et responsables du RPG étaient régulièrement pris pour cible par les forces de sécurité.

Des cris de détresse, le fracas des matraques et la colère contre l’oppression résonnaient dans les rues.

J’ai été témoin, jour après jour, d’arrestations arbitraires, de brutalités policières et de violations flagrantes des droits humains dont étaient victimes les militants du RPG dans cette ville.

Des hommes et des femmes courageux, qui osaient exprimer leurs opinions ou défendre leurs droits, étaient réduits au silence par la force brutale et l’arbitraire du pouvoir.

Mais un événement m’a particulièrement marqué : l’arrestation brutale et inhumaine de feu Brèma Touré, figure locale du RPG dont l’engagement et la lutte pour l’accession du parti au pouvoir l’avaient placé dans le collimateur des autorités.

Un jour, en 2002, de retour de l’école, j’apprends l’irruption de l’armée au domicile de Brèma Touré, siège du RPG. Arrêté et conduit au camp militaire où il est battu.

Quelques jours après, j’ai accompagné mon père à son domicile pour s’enquérir de son état et lui exprimer son soutien moral, comme le recommandait l’usage.

Arrivé, j’ai vu le visage d’un homme innocent, marqué par la douleur et l’impuissance, entouré d’une famille indignée et angoissée. Cette injustice flagrante a provoqué en moi une colère immense et une profonde tristesse.

L’inaction de la justice, symbolisée par le silence du parquet, n’a fait qu’amplifier mon indignation.

Cette expérience traumatisante a profondément ébranlé mes convictions et éveillé ma conscience citoyenne.

Ibrahima DIALLO
*Extrait tiré de mon deuxième ouvrage sur l’engagement citoyen, qui paraîtra bientôt dans les éditions Falcon à Paris

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