L’Office national de formation et de perfectionnement professionnels (ONFPP) a donné le coup d’envoi, ce mercredi 7 mai, à une initiative porteuse d’espoir pour une vingtaine de femmes des îles de Fotoba. Une formation en agro-alimentaire, axée sur la transformation du manioc en attiéké, a été lancée dans le but de valoriser leur production et de favoriser leur autonomisation économique.
Pendant 10 jours, 25 femmes issues de diverses localités des iles de Kassa, dont Fotoba, Rogbané et l’île de Boum-Tamara, vont participer à cette formation intensive sur la transformation du manioc en attiéké initiée par l’Office national de formation et de perfectionnement professionnels (ONFPP).
Aminata Soumah, conseillère en formation à l’ONFPP antenne de Conakry, a souligné l’objectif primordial de cette formation.
“La plupart de ces femmes cultivent du manioc, mais elles font face au problème de sa conservation. Cette formation vise à leur donner les clés pour transformer leur récolte en attiéké. Ce qui leur permettra non seulement de réduire les pertes, mais aussi de créer de nouvelles opportunités de revenus et de renforcer leur rôle d’entrepreneures”, a-t-elle indiqué.
La formation de cette vingtaine de femmes est assurée par Dr Sarah Keïta, gérante et formatrice en techniques de transformation agroalimentaire de Amidior, une structure partenaire de l’ONFPP. Elle vise à autonomiser les femmes à travers des activités génératrices de revenus, en leur fournissant les techniques nécessaires pour transformer le manioc et éviter les pertes post-récolte, un problème récurrent à Fotoba malgré la qualité de leur production.
Ce programme de formation s’articule autour de deux phases essentielles. La première est théorique et met l’accent sur la maîtrise de l’hygiène alimentaire, un aspect crucial dans le secteur agro-alimentaire.
Dr Keïta a précisé que la maitrise des cinq M, notamment “le milieu, les matières premières, le matériel, la méthode de fabrication et la main d’œuvre” est fondamentale pour les participantes. “Si nous parvenons à respecter et maîtriser l’hygiène de ces cinq éléments, nous obtiendrons un produit fini de qualité”, a-t-elle affirmé.
La seconde phase est pratique et a débuté avec les premières étapes de la fabrication de l’attiéké : le lavage, l’épluchage, le découpage et le broyage du manioc. Les participantes mettent ainsi en application les principes d’hygiène appris en théorie. Puis l’étape cruciale de la fermentation, qui confère à l’attiéké son goût caractéristique et dure généralement entre quatre et cinq jours dans des conditions normales.
Aicha Christine Coker, porte-parole des bénéficiaires et membre de la coopérative « Projet Fotoba, Graines de Saint-Germain », a exprimé sa gratitude envers l’ONFPP pour cette initiative. “C’est une opportunité formidable pour nous. Nous cultivons le manioc en grande quantité, mais nous ne savons pas comment le transformer en attiéké. Cette formation va vraiment nous aider”, a-t-elle déclaré avec enthousiasme.
Soulignant l’impact potentiel de cette formation sur leur quotidien, Mme Coker a assuré qu’après cette formation, “nous pourrons transformer notre manioc en attiéké pour le vendre, ce qui créera une source de revenus stable pour notre groupement”.
Elle a également soulevé la question du manque d’équipements sur place, lançant un appel aux partenaires et à l’ONFPP pour un soutien matériel afin de pérenniser cette activité prometteuse et d’améliorer durablement leurs conditions de vie.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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