[dropcap]L[/dropcap]a crise politique s’enlise en Guinée depuis la publication du calendrier électoral. A Paris, les trois ténors de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont estimé qu’Alpha Condé a perdu toute ‘’légitimité’’ pour présider encore aux destinées de la Guinée. Ils annoncent leur retour immédiat à Conakry pour mener avec les autres partis politiques et toutes les forces vives une lutte pour le respect de la Constitution, des lois de la République et des accords.

Le dimanche dernier à Paris, il a été aussi question de l’élaboration d’un programme commun de gouvernement. Parce que, selon le trio Dalein, Sidya et Kouyaté; Alpha Condé a perdu toute ‘’légitimité’’ pour présider aux destinées de la Guinée. Ils affirment que son maintien au pouvoir constituerait une ‘’grave menace’’ pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région.

Ces accusations peuvent être graves mais elles sont fondées, indique Cellou Dalein Diallo, invité de la chaîne TV5 Monde. ‘’Nous avons des éléments pertinents qui montrent que Monsieur Alpha Condé, depuis qu’il est au pouvoir, n’a fait aucun effort pour respecter la Constitution et les lois de la République’’, assure le chef de file de l’opposition. ‘’Il a également refusé d’appliquer les engagements pris devant la communauté internationale’’.

Dès son accession au pouvoir, affirme Dalein, Alpha Condé a décidé de limoger ‘’tous les conseillers communaux qui ne l’avaient pas soutenu au 2e tour dans une première phase’’. Et dans une seconde phase, déballe le patron des opposants, ‘’il a limogé tous les conseillers communaux et chefs de quartier qui n’ont pas allégeance à son parti. Si bien qu’aujourd’hui, tous les élus locaux, chefs de quartier, président de district, conseillers communaux sont issus du RPG’’.

Lors du dialogue de 2013, l’opposition dit avoir demandé et obtenu du gouvernement et de la Ceni l’organisation des élections communales avant la fin du premier trimestre 2014. Le nouveau chronogramme électoral renvoie les communales à l’année 2016, tandis que la présidentielle se tiendra le 11 octobre prochain. Ce qui n’est pas du goût des opposants dont les députés ont quitté l’Assemblée nationale en signe de protestations.

‘’On veut des élections équitables et transparentes, réitère Cellou Dalein Diallo, mais lorsque vous avez tous les élus locaux qui sont issus d’un seul parti, ou membres du parti au pouvoir (…), ils vont fortement favoriser, comme on l’a vu lors des législatives, le parti au pouvoir’’.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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