La dépendance de la Cour suprême ne peut pas être tolérée. L’opposition ne doit pas siéger à l’assemblée. Les démocrates guinéens ont la conclusion en tête.
Autrement dit, ils savent ce qu’ils cherchent, et ce qu’ils veulent pour la Guinée. Ils veulent une Guinée séparée de son passé noir. Ils projettent installer dans leur pays, un Etat de droit où personne n’est au-dessus de la loi. Ils savent, ces démocrates, que la Guinée ne peut pas se développer sans une justice forte et libre. Ils savent, en fin, qu’un pays sans justice vit dans la peur permanente. Et dans un monde globalisé, la peur est synonyme de l’isolement. Qui investirait son capital dans un pays où la violation des lois est considérée comme une culture ?
La lutte pour se faire de la justice a été toujours un intérêt prioritaire du pouvoir en Guinée. Qui gouverne veut être juge. Et qui veut gouverner absolument veut être le juge absolu. Sékou Touré et Lansana Conté firent de la justice une propriété privée. La justice n’a jamais été libre.
Le président Alpha Condé ne semble pas se différencier de ses prédécesseurs. Il est d’ailleurs plus dangereux. Car sous la carapace de l’opposant historique, Alpha Condé peut ruiner et détruire la Guinée.
Mais si le pouvoir en Guinée n’a pas changé ses habitudes, le guinéen, lui, a bien changé ses manières de voir. Le guinéen est désormais informé. Il veut le changement. Ce changement ne peut pas attendre. Il doit s’effectuer immédiatement. Il est urgent. La Guinée n’inspire pas la confiance. L’incompétence de ses dirigeants et la tergiversation de ses juges inspirent de vives inquiétudes.
Dans cette circonstance chaotique, et pour cautionner le grand changement démocratique dont rêvent tous les guinéens, l’opposition ne doit pas siéger à l’Assemblée nationale.
Naby Laye Camara
Bruxelles