L’on aura beau chanter l’union, l’existence bien distincte de deux groupes d’opposition, suscite des interrogations sur ces deux positions affichées, de façon manifeste. La mise en place d’une coordination de l’opposition, dite extraparlementaire, et qui se dit prête à recourir à tous les moyens légaux pour empêcher les violations et autres abus du pouvoir, est d’autant caractéristique que l’on aurait l’impression que l’opposition siégeant au parlement semble avoir péché, du fait de sa présence à une institution qu’elle légitime.
Le point de démarcation, c’est la divergence sur l’opportunité ou non d’accompagner, au parlement, la mouvance présidentielle dans l’atteinte de ses ambitions les plus obscures. Surtout que les accords du 3 juillet sont déjà violés et que l’opposition parlementaire, à part une alerte de principe, croise toujours les bras et laisse le mal évoluer. Il ya comme une dispersion des forces au sein de ce que fut cette opposition avant les législatives.
Le hic, c’est l’existence moins bruyante d’une opposition du centre aux agissements imprévisibles. Autant de figures qui pourraient déjà rassurer le pouvoir sur l’efficacité de sa politique de division. La preuve n’aura pas été faite, déjà, avec des voix de l’opposition accordées au candidat de la mouvance présidentielle, Claude Kory Koundiano, à l’assemblée nationale ? Qu’est-ce qui ne serait pas possible au sein de cette opposition parlementaire qui a déjà connu des surprises et qui risquera d’en enregistrer d’autres ? Pourrait-on dire, aujourd’hui, que les deux groupes de l’opposition politique partagent le même souci ? Qu’est-ce que ces deux oppositions pourraient-elles envisager de commun accord pour empêcher le second mandat du président Alpha Condé ? Autant de questions qui préoccupent les guinéens.
Quoi qu’il advienne, les rapports au sein du parlement risqueront d’être tendus entre les groupes politiques qui y siègent. Il ne serait même pas exclu que de nouvelles crises renaissent pour replonger le pays dans une situation difficile. L’image donnée de la Guinée, bien que lustrée dans les discours est loin de séduire. La Guinée fait peur, du fait de l’insécurité qui y règne et surtout à cause des effets pervers de la mal gouvernance qui reste source de tensions vives au sein de la classe politique. Pourtant, Alpha n’entend pas lâcher le pouvoir aussi facilement qu’on l’imaginerait.