Lounceny Fall charge Toumba et des bérets rouges : ‘’Nous avons vu des corps et des militaires qui violaient des femmes’’
Faisant partie des leaders politiques à l’origine de la manifestation du 28 septembre 2009, l’ancien ministre Lounceny Fall assure que la présence d’un important contingent militaire dans l’enceinte du stade en compagnie de Toumba Diakité a mis de l’huile au feu entraînant des tueries.
Ce mercredi, un avocat a fait lecture du témoignage de l’ancien ministre des affaires étrangères. Extraits…
‘’A Donka, nous avons été bloqués par un escadron de gendarmes avec à sa tête le colonel Tiegboro. Dans les discussions, il y a eu des tirs fumigènes pour tenter de nous intimider. C’est là que la foule est arrivée à la rescousse pour les dégager. Nous avons alors continué notre chemin.
Arrivés au stade, nous avons trouvé que le portail est ouvert et nous avons continué sur la tribune. Lafoule a pris d’assaut le stade. A mes côtés, il y avait les leaders Cellou Dalein Diallo, Baadiko, Boubacar Sylla, Sidya Touré, Mouctar Diallo et d’autres. Nous avons été tous emportés par la foule et portés en triomphe jusqu’à la tribune du stade. La tribune, les gradins et les pelouses ont été envahis par les manifestants. Du lieu où j’étais assis, j’ai vu nombreux jeunes qui priaient sur la pelouse et d’autres criaient des slogans tels que : « liberté ! Liberté ! Démocratie ! Démocratie ! »
Nous étions dans cette atmosphère lorsque nous avons été envahis par du gaz lacrymogène. Entre-temps, il y a eu des tirs et la présence d’un important contingent militaire dans l’enceinte du stade. Du haut de la tribune, nous avons compris que les militaires tiraient sur les manifestants. A la tête du contingent, j’ai reconnu Toumba Diakité. Lorsque nous avions compris que ça tirait sur les manifestants, j’ai demandé à mes collègues de rester sur place. Nous avons attendu là et des jeunes sont venus former un cordon autour de nous. Entre-temps, Toumba Diakité et ses compagnons sont venus les disperser pour s’en prendre à nous. Nombreux parmi nous ont été battus et blessés. Cellou, Sidya Touré, Mouctar Diallo et moi-même avons été arrêtés comme meneurs de la manifestation.
De la tribune, nous avons été descendus sur la pelouse où nous avons vu des corps et militaires qui violaient des femmes. Et cela sur tout notre parcours. Nous avons trouvé Jean Marie Dore blessé à l’esplanade dans les mains des militaires.
Lorsque Toumba Diakité a constaté que nous étions tous ensanglantés du fait de nos blessures, il nous a conduits à la clique Ambroise Pare. Mais dès notre arrivée, des militaires que j’ai reconnu comme étant de la garde du président Dadis se sont opposés avec grenades en main. Ils ont menacé de faire sauter la clinique si jamais on nous faisait bénéficier un traitement médical. Cela étant, Toumba Diakité nous a conduits à l’état-major de la gendarmerie nationale. Je précise qu’au départ, nous avons laissé Cellou au stade dans la main des militaires’’
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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Merci pour cet éclairage. Vous faites preuve d’honnêteté.tres ravis de vous.