[dropcap]L[/dropcap]e pays de Dos Santos, considéré comme l’eldorado de l’Afrique, est en passe de devenir un véritable enfer pour les immigrants Guinéens. Dix-neuf d’entre eux sont arrivés mardi à Conakry en provenance de Luanda. En 72 heures, 44 Guinéens sont rentrés au bercail suite à un rapatriement par les autorités angolaises qui les accusent de séjour illégal.
Accusés de séjourner illégalement en Angolais, plusieurs centaines de Guinéens croupissent dans les prisons de ce pays dit ‘’ami’’ de la Guinée. Dix-neuf d’entre eux ont foulé le sol de leurs ancêtres mardi à bord d’un vol en provenance de Luanda. Ils disent avoir été victimes de ‘’tortures et d’exactions’’ dans les prisons.
L’un des rapatriés qui témoignait dans la grande édition de la radio Espace affirme que le mode d’interpellation des immigrés vivant en Angola se fait de différentes manières. Selon lui, certains sont mis aux arrêts à leurs lieux de travail. D’autres dans la rue et le plus le souvent dans les mosquées après les grandes prières.
Mariam Barry explique : ‘’On m’a arrêtée le vendredi 19 décembre au moment où on se rendait à la mosquée. C’est en cours de route que nous avons été interpellés et conduits Tritidas’’, se souvient dame Barry. ‘’Durant l’interrogatoire, on a présenté nos passeports, c’est là qu’ils ont dit que ces derniers ne sont pas valables avant de les déchirer’’
Autrefois Eldorado de l’Afrique, l’Angola est en passe de devenir un véritable enfer pour les immigrés en général et les Guinéens en particulier. ‘’J’ai un visa de travail d’une durée d’une année. J’ai tous mes papiers. Les policiers sont venus me chercher dans ma chambre à coucher. C’est là qu’ils ont emporté tous mes documents de voyage et une somme de 2000 dollars’’, déplore Thierno Mamoudou Bah qui affirme avoir fait 45 jours de prison avant d’être rapatrié sur Conakry.
Outre les arrestations dont ils ont fait l’objet, ces rapatriés dénoncent les conditions ‘’inhumaines’’ de leur détention dans les prisons angolaises. Ils accusent les autorités de Luanda de ‘’violer’’ sans cesse les droits de l’homme. ‘’A l’intérieur de la prison, on ne mange qu’une seule fois. Des femmes enceintes tombent malades. Des enfants partagent les mêmes cellules que les adultes’’, fulminent-t-ils.
Faut-il rappeler que la semaine dernière, 54 autres Guinéens avaient été rapatriés par les autorités angolaises.
Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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