Transfuge du parti GRUP de Papa Koly Kourouma, Néné Oussou Diallo était samedi à l’assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Du haut de la tribune, elle n’est pas allée du dos de la cuillère pour répondre au Premier ministre Mohamed Béavogui qui a demandé aux jeunes de Nérékoré s’ils sont prêt à continuer à se faire tuer pour quelqu’un.
Néné Oussou Diallo, dès sa prise de parole, a indiqué à la junte au pouvoir que nulle ne peut empêcher l’UFDG de sortir dans la rue pour se faire entendre. Elle rapppelle au CNRD que l’opposition a pu tenir tête au régime d’Alpha Condé en occupant les places publiques.
‘’Je suis là pour répondre au Premier ministre qui oublie une chose. Si les militants de l’UFDG n’étaient pas là le 5 septembre, le coup d’Etat allait échouer. C’est parce que nous avons adhéré, acclamé Mamadi Doumbouya, nous avons chanté et dansé dans toute la Guinée que ça a réussi. Ce jour-là, j’ai failli perdre la vie. J’ai commencé par l’autoroute Fidel Castro pour faire des montées et pour que votre coup d’Etat réussisse’’, souligne-t-elle, sous les ovations nourries des militants et sympathisants du parti de Cellou Dalein Diallo mobilisés en masse
Au colonel Mamadi Doumbouya, elle demande : ‘’Pourquoi ce jour-là, vous n’aviez pas emprunté l’autoroute Fidel Castro ou la Corniche pour sortir ? Il a emprunté l’axe parce qu’il savait que les militants de l’UFDG allaient l’aclamer et l’accompagner’’.
‘’Si vous êtes Premier ministre aujourd’hui, c’est grâce à nous. Le jour où on demandera votre départ, vous allez quitter. Vous voulez nous dire qu’on ne va pas manifester. Pendant 11 ans, nous avons tenu tête au professeur d’Alpha Condé. J’ai fait la prison pour que la Guinée soit libre. Si je dois retourner en prison pour ça, je suis prête. Je vous apprends que tous ceux qui sont morts ne sont pas morts lors des marches. Il y en a qui ont trouvé la mort dans leurs lits, d’autres dans les WC. 80% de nos martyrs ont été tués dans leurs maisons ou en sortant chercher à manger’’, dit-elle à Mohamed Béavogui.
‘’Tant que l’UFDG existera, nous mancherons. A n’importe quelle heure, nous sortirons. Je pensais que la première chose que vous (CNRD) allez essayer de faire, c’est de rendre justice et réconcilier les guinéens. Mais ce n’est pas ce que vous faites. Vous nous menacez. Mais nous sortirons vaille que vaille’’, lance-t-elle à l’endroit de la junte au pouvoir.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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