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Macenta : un homme aux arrêts pour avoir abattu un éléphant

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photopokpasoropogui[dropcap]L[/dropcap]es autorités administratives de Sérédou, sous-préfecture de Macenta, au sud de la Guinée, en collaboration avec le poste de la gendarmerie et des agents du corps des conservateurs de la nature ont procédé  le 08 septembre 2016 à l’arrestation d’un présumé braconnier à Sébéla, un village de la zone.

Pokpa Soropogui avait participé à l’abattage d’un éléphant, espèce intégralement protégée par le code de faune et règlementation de la chasse en Guinée et aussi par la Convention de Washington. Après son audition, le  présumé braconnier a été déféré devant la justice de paix de Macenta grâce au soutien technique de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) et FFI (Faune et Flore Internationale) pour être entendu dans les jours à venir.

Dans ses explications, le présumé auteur de ce crime faunique a précisé que c’est sous la demande incessante des notables de Sébéla qui se plaignaient de la présence des éléphants de la réserve de Ziama de leur localité qu’il a pris part à l’abattage de l’éléphant le 22 août, en compagnie de son oncle Ourêt Koivogui, tous originaires du village de Irié, de Foromo Koivogui et son jeune frère Mory du village de Sébéla.

Selon lui, son oncle Ourêt Koivogui, grand  chasseur et reconnu de par son zèle en matière d’abattage d’éléphants avait perdu la vie sur champ. Quant aux deux autres coauteurs notamment Foromo Koivogui et Mory, ils ont pris la poudre d’escampette depuis que les enquêtes ont été lancées par le poste de gendarmerie de Sérédou et les autorités administratives et forestières de la localité.

A la question de savoir comment il s’est retrouvé dans cette situation, le sieur Pokpa affirme avoir été sollicité auprès de son père par son feu oncle qui fut un fougueux tueur d’éléphants  autour de la réserve de Ziamah de devenir son apprenti braconnier. Ainsi, il reconnait avoir détenu une arme de guerre qui lui avait été offerte par celui-ci  avec laquelle d’ailleurs  il aurait  participé à beaucoup de missions d’abattage d’éléphants  dans la contrée.

Par contre, il avait affirmé lors de son audition au poste de gendarmerie de Sébéla qu’il était à sa troisième campagne d’abattage après l’échec des deux premières où ils n’ont pas pu tuer un éléphant.

Selon le code de faune et de la réglementation de la chasse, de tels agissements ne sont pas tolérables. L’article 162 du code de  faune réprime la chasse avec des armes à feu d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an et d’une amende 50.000 à 100.000 GNF.

L’article 161 du même code puni l’abattage d’espèces intégralement protégées d’un emprisonnement de 6 mois à 1 an et d’une amende de 70.000 à 150.000 GNF. Et en cas d’abattage d’espèce intégralement protégée la loi stipule que la peine d’emprisonnement est obligatoire selon ce même article 161. Il reste à savoir si la Justice de paix de Macenta agira avec fermeté contre un tel crime faunique sur une espèce aussi rare et en voie de disparition.

Déjà, les activistes de GALF, le Ministère de l’Environnement constituée partie civile par l’entremise de l’agent judiciaire de l’Etat et la communauté internationale suivent de très près cette affaire. Selon eux, la peine maximale doit être infligée à ce braconnier historique ayant agi en toute connaissance de cause. Car, la région forestière est devenue de nos jours, un véritable théâtre du trafic d’ivoire et d’espèces animales protégées. Ainsi, l’ivoire issue des éléphants tués en Guinée Forestière alimente le trafic national et international de l’ivoire.

Aux dernières nouvelles, l’arme du présumé braconnier a été saisie et confiée à la gendarmerie de Macenta. Le mis en cause a été mis sous mandat de dépôt à la fin de son audition pour être jugé. Les enquêtes se poursuivent

Les agents des postes de gendarmerie de Sérédou et de Sébéla, appuyés par le  corps des conservateurs de la nature, poursuivent l’enquête pour dénicher les deux autres coauteurs en cavale.

Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un commerce transnational. Il représente le 5ème crime mondial amassant de plus 20 millions de dollars chaque année. Avec une telle somme illicite, le financement d’activités terroristes par les trafiquants et leur bande à l’échelle internationale  n’est à négliger. Affaire à suivre !

Fatou Kourouma

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