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Maître Pépé Antoine Lamah, avocat de Dadis : ‘’le ministère public a manqué au rendez-vous de l’histoire, il a déçu la société’’

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Cet avocat de Moussa Dadis Camara n’a pas fait de cadeaux au parquet qu’il accuse de s’être trompé dans sa démarche. Pépé Antoine Lamah, tout en plaidant la cause de son client, soutient que la procédure dans l’affaire du 28 septembre a été bâclée. 

L’homme de droit a, dès l’entame de son intervention, laissé entendre que ‘’ce procès est injuste, discriminatoire’’. Il souligne que c’est au terme d’une ‘’instruction bâclée, apocryphe et orientée que le capitaine Moussa Dadis Camara et d’innocentes personnes réputées près de lui ont été sélectionnés dans des conditions déplorables pour être renvoyés devant ce tribunal. D’autres croupissent aujourd’hui et attendent d’être traduits également devant le tribunal’’.

Sur les réquisitions du ministère public 

Maître Pépé Antoine Lamah dénonce un réquisitoire ‘’saccadé, incongru, discriminatoire nourri de contre-vérités basses. Le ministère public, au bout d’un raisonnement partisan très léger et désarticulé, a requis des peines lourdes contre le président Moussa Dadis Camara’’.

‘’Monsieur le président, je peux dire sans me tromper que le ministère public a manqué au rendez-vous de l’histoire, il a déçu la société au nom de laquelle il a reçu mandat d’agir dans cette procédure. La condamnation à perpétuité requise par le ministère public a fait jaser dans la cité et même en dehors de ce pays’’, fait remarquer Me Lamah.

L’avocat affirme que ‘’l’erreur du menuisier qui lui confère le privilège d’être assis sur le même plateau que le tribunal et de porter les mêmes robes rouges que vous et vos deux accesseurs a potentiellement contribué à amener certains citoyens à prendre pour acquis ses réquisitions incohérentes, impertinentes et vides de matières juridiques’’.

‘’Comment pouvez-vous dans un procès aussi médiatisé requérir les mêmes infractions contre les accusés, souligner l’absence de circonstances atténuantes pour tous les accusés et proposer des peines différentes ? Quelle injustice ? De qui se moque-t-il dans ce prétoire ?’’, s’interroge-t-il, avant de répondre : ‘’Le parquet se moque du tribunal, de nous et du peuple de Guinée’’.

Il rappelle que ‘’lors des interventions de ceux qui nous font face, je me suis à un moment donné interrogé sur la question de savoir si nous sommes réellement dans le même dossier et si nous avons suivi les mêmes débats. Je me suis demandé si nous avons à affaire aux mêmes accusés tellement que je ne me retrouvais pas dans les discours de ceux qui nous font face, que ça soit nos trois voisins et nos confrères de l’autre côté, tellement que les contre-vérités étaient grotesques. Ce qu’ils oublient, c’est que nous sommes à un stade où la force des mots ou la manie de la langue de Molière ne suffisent plus pour établir un fait en l’absence de preuves’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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