Makambo avait-il prédit sa mort ? ‘’Il aurait dit à sa famille : ‘là où le président doit mourir, je vais mourir’’’, révèle Dadis
Ce mercredi au compte de sa dernière journée d’interrogatoire, le capitaine Moussa Dadis Camara a donné sa version sur l’évènement du camp Makambo qui a failli lui couter la vie après avoir reçu une balle dans la tête.
‘’On a parlé de légitime défense. Est-ce que vous êtes allé au camp Koundara armé ?’’. A cette question de son avocat, l’ex-chef de l’Etat répond par la négative.
‘’Qui conduisait votre véhicule le 3 décembre ?’’, souhaite savoir Me Jean Baptiste Jocamey Haba. ‘’C’est moi-même’’, répond-t-il Dadis Camara.
‘’Est-ce que vous êtes allé au camp Koundara avec le même dispositif sécuritaire qui avait l’habitude de vous accompagner ?’’, poursuit l’homme en robe noire.
‘’Non ! A l’époque, puisque les gardes connaissaient mes programmes, je travaillais la nuit, pendant la journée les gens vaquaient à leurs occupations. Je ne peux pas retenir le nombre des militaires qui m’ont accompagné. Mais il y avait beaucoup d’absents’’, assure-t-il.
‘’Est-ce que quand vous êtes rentré au camp Koundara, les civilités et respect dus à un chef d’Etat vous ont été accordés ce jour ?’’, lui demande son avocat. ‘’Non ! Cela n’a pas été le cas ce jour-là’’, dit Dadis.
‘’Par quel mot vous vous êtes adressé à votre aide de camp qui prétend que vous étiez venu l’arrêter ?’’, souligne l’avocat. ‘’C’était mon petit. Quand on vous dit que votre petit est en train de tirer à la gendarmerie et que les gens hésitent de lui faire du mal parce que ce serait de me faire du mal. Pour moi, c’est mon petit. Je n’ai même pas cherché à réfléchir. J’ai dit que je vais partir parce que ce qu’il est en train de faire ce n’est pas bon et le faire venir au camp. C’est cette idée qui m’est venue’’, indique l’ancien chef de la junte militaire.
Avant de poursuivre : ‘’Je suis allé vers lui pour lui demander qu’est-ce qu’il est en train de faire. C’est dans ce contexte qu’on est allés. Feu Joseph Makambo n’était même pas dans le cortège. C’est quand il a appris que je me dirigeais vers le camp Koundara qu’il est venu. Il est venu juste au moment où j’étais en train de faire mes remarques à Toumba (…). On était en train de partir. La seule chose que Toumba m’a dite : ‘Vous savez M. le président que je suis votre petit sûr’. Je lui ai dit : Allons au camp’’’.
‘’Quand on est arrivés devant le bureau de Begré, il a demandé de rentrer au bureau. J’ai dit que je ne peux rentrer dans un tel bureau. Quand vous marchez avec quelqu’un, dès qu’il s’arrête, vous vous rendez compte. Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête. Et j’ai vu un coup de feu, pas plus de deux mètres’’, se souvient Dadis.
‘’On m’a transporté à 30 mètres. J’ai eu un réflexe. J’ai dit ‘envoyez-moi au camp Samory. C’est la seule chose que j’ai dite à Mansaré qui était à côté de moi. Le reflexe était quoi ? Je me suis dit que si je restais là, il pouvait me lancer des grenades. Je ne sais même pas comment le cheminement a été fait. Au camp Samory, il y a eu des soins et l’hélicoptère est venu me transporter à la base aérienne. De là, je suis allé à véhicule. Moi-même, je marchais pour rentrer dans mon bureau’’, précise-t-il, assurant que ‘’Makambo était fidèle à moi, il aurait même dit à sa famille : ‘Là où le président doit mourir, je vais mourir’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com