Après avoir soutenu le troisième mandat d’Alpha Condé, Alhoussseiny Makanera change de camp et se rallie au général Mamadi Doumbouya. Face aux critiques acerbes concernant cette nouvelle position, le président du Front national pour le développement assure qu’il reste l’un des leaders les plus constants de l’échiquier politique guinéen.

‘’En soutenant Mamadi Doumbouya, je suis le plus constant en politique. Avant 1992, notre combat, c’est que le peuple est le seul souverain. Sinon, Lansana Conté, dans sa première proposition, avait demandé deux partis politiques. Et nous qui avons dit à cette époque, seul le peuple doit être arbitre. Je ne vois incohérent de dire que tel est militaire, il ne doit pas être candidat ou tel ne doit pas faire 3 mandats. Quelle que soit ma position, je suis contre le fait qu’on dise tel ou tel ne doit pas être candidat parce qu’il est militaire, douanier ou quoi. Moi, je suppose que tout ça est une restriction à la démocratie. La démocratie, c’est la sincérité du vote. Le peuple doit être souverain’’, indique le président du Front national pour le développement.

Poursuivant, Makanera évoque les classements des pays en matière de démocratie. ‘’Il y a même une ONG qui classe les pays par rapport à l’indice de démocratie. Les premiers pays où les points sur le plan de la démocratie est plus élevé, ce sont les pays de la monarchie où il y a un roi, où il n’y a même pas de limitation de mandat. Même en France, c’est sous Sarkozy qu’on a commencé à limiter les mandats. C’est très récent’’.

Donc, estime l’ancien ministre de la communication, ‘’je maintiens ma position. Je n’ai jamais changé. Au contraire, nous, nous avions demandé que le peuple soit souverain pendant qu’Alpha Condé devait être candidat pour le 1^er mandat de la 4^ème République. Si les mêmes personnes se retrouvent pour dire que Mamadi ne doit pas être candidat parce qu’il est militaire, c’est incohérent. Sinon, si tu as dit c’est le peuple qui est souverain, le même peuple demande quelqu’un, la seule chose que tu dois demander c’est l’arbitrage du peuple et la sincérité du vote. C’est ça être cohérent’’.

Mais, déplore-t-il sur la Radio parlementaire, ‘’en Guinée, le débat est très bas. Des fois, quand j’écoute les gens, j’ai pitié. Quand nos leaders demandent aux jeunes de s’opposer à la candidature de Mamadi parce qu’il est issu d’un coup d’Etat, les mêmes ont été pendant plus de 20 ans collaborateurs, certains ministres et Premiers ministres de Lansana Conté. Ce dernier est venu comment ? C’est par un coup d’État aussi’’.

D’ailleurs, souligne-t-il, ‘’John Rawlins a fait deux fois des coups d’État au Ghana. Mais aujourd’hui, ce pays est cité partout comme exemple. On peut partir d’une élection et faire le chaos. Hitler n’a pas fait de coup d’État, il a été élu et était très populaire. Mais cela ne l’a pas empêché de faire ce que nous connaissons’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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