Alhousseine Makanera, membre de l’ancienne mouvance présidentielle, indique que le coup de force orchestré contre le président nigérien Mohamed Bazoum prouve à suffisance que les raisons des putschs militaires en Afrique de l’Ouest sont profondes.

Le président du parti Front national pour démocratique (FND) estime qu’il n’est nullement surpris par le coup d’Etat au Niger.

‘’Je ne suis pas du tout surpris. J’ai toujours martelé que l’affaire des coups d’Etat en Afrique n’a rien à voir avec les troisièmes mandats. Je me rappelle comme par coïncidence le 26 octobre 2021, Bazoum disait qu’il pensait qu’Alpha Condé contrôlait et maitrisait son armée, mais que ce n’était pas le cas. Le 26 juillet 2023, il connait le même sort. Ça veut dire que le malaise est profond et que les coups d’Etat doivent être pour tous les démocrates une ligne rouge à ne pas franchir’’, indique Alhousseine Makanera dans Mirador.

Cet allié du RPG Arc-en-ciel indique aux dirigeants des institutions régionales et sous-régionales africaines qu’il ne faut jamais trouver un argument pour valider n’importe quel coup d’Etat dans le continent.

‘’Pour éviter les coups de force, il faut que l’Afrique ait une intégration politique. Quand un Etat de la CEDEAO ou de l’Afrique est attaqué par un coup d’Etat ou une force extérieure, comme la clause au niveau de l’OTAN, il faut que ça soit tous les Etats qui se sentent attaqués. Et pour cela, il faut faire un travail en profondeur’’, assure M. Makanera.

Selon lui, ‘’je ne dirai pas que le CEDEAO n’a pas les moyens, mais ses moyens sont très limités aujourd’hui pour empêcher ce coup d’Etat. Je souhaite ardemment que ce coup d’Etat ne soit pas consommé, mais si je devais donner un certain pourcentage, je dirais que la CEDEAO n’a pas plus de 15% de pouvoir faire échouer ce coup d’Etat au Niger’’.

L’ancien ministre de la communication estime que la réussite du coup d’Etat au Niger ne sera pas sans conséquences pour l’Afrique. ‘’Si ce coup d’Etat réussit, le risque est qu’on se retrouve à la fin d’un cycle et au début d’un autre (…). Aujourd’hui, on a l’impression que les coups d’Etat sont en train d’être normalisés’’, regrette-t-il.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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