L’ancien ministre Alhousseine Makanera a fait, ce jeudi 26 janvier, un grand déballage concernant les jours qui ont précédé le massacre du 28 septembre. il a apporté un démenti concernant le prétendu sabotage de l’hélicoptère du général Sekouba Konaté.

Invité dans l’émission Mirador, l’ancien ministre de la communication Alhousseine Makanera a levé un coin du voile sur les jours qui ont précédé le massacre au stade de Conakry, le 28 septembre 2009. Extraits.

« Du 26, 27 et 28 septembre j’étais avec eux (Dadis et le CNDD) à Labé. On a passé la nuit à Mamou.  Nous, on était déjà logés dans la famille du gouverneur de la Banque centrale d’alors. On a laissé le président Dadis derrière. Il avait un problème de carburant. On nous appelé pour nous dire que le président est venu, mais qu’il avait continué. Donc on devait rentrer. Ça c’était dans la nuit du 26 au 27 septembre. Nous sommes arrivés à 4h, j’ai passé la nuit au camp Alpha Yaya. Le lendemain, il était prévu une visite du président Dadis à Guéckédou. J’étais dans la délégation. On a pris le départ à la base militaire de Yimbayah. Dans les environs de 14h, Jean Marie Doré est venu, il a parlé, mais il ne s’adressait pas directement à moi. Il disait que la manifestation du 28 septembre n’aura pas lieu, selon ce que j’ai compris. La délégation est partie avec l’idée qu’il n’y aura pas de manifestation le 28 septembre.

Tous les pilotes ne sont pas morts, ceux qui ont établi les plans de vol ne sont pas morts parce qu’il faut de la météo. Ces hélicoptères ne volent pas sous la pluie. Quand nous sommes allés à Guéckédou ceux qui nous ont reçus sont vivants. Le 27 septembre, on est arrivés dans l’après-midi à Guéckédou. Après le meeting, moi je n’ai jamais connu le contenu du discours, parce qu’on devait parler de l’inondation au préalable. Dadis était attendu, il s’est fait remplacer par Sékouba Konaté. Nous sommes partis à quatre plus les gardes. Il y avait le général Sékouba, le général Korka Diallo, Papa Koly Kourouma et moi-même. Le discours, c’était de préparer la possibilité de la candidature du capitaine Dadis à Guéckédou. Moi j’ai été surpris d’écouter ça sur place. Donc quand j’ai appris cela, c’était un choc pour moi. C’est pourquoi, vous ne verrez nulle part mes interventions.

Ce jour-là, j’ai passé la nuit dans un hôtel où il y avait le secrétaire général du ministère de la communication d’alors ; Paul Cedi.  On a quitté Guéckédou aux environs de 9h le 28 septembre pour arriver à Nzérékoré vers 11h. C’est quand ils étaient dans la cour, moi dehors, que j’ai reçu des coups de fil pour dire qu’il se passe des choses très graves à Conakry. J’ai essayé d’informer Elhadj Papa Koly Kourouma qui a informé Sekouba. Notre mission ne devait même pas s’arrêter à Nzérékoré. Elle devait continuer.

Quand il a informé Sekouba, il a été décidé de se retourner. Donc il fallait consulter la météo. Alors la météo nous a donné une période où il ne devait pas pleuvoir. Parce que là aussi, il faut révéler quelque chose qui a été dit dans les médias que l’hélico de Sékouba a été saboté. Cela est faux. Ça n’a jamais été saboté. J’étais dans cet hélico-là. C’est nous qui avons pris un petit retard. On est arrivés dans les environs de l’aéroport de Faranah, il y a eu une averse terrible. Comme on était avec des pilotes compétents, ils ont réussi à faire atterrir l’hélico dans un champ de riz. Quand on est arrivés, les autres ont décidé de rentrer, moi j’ai dit que je ne rentrais pas la nuit. J’ai passé la nuit à Faranah, je suis rentré le lendemain dans l’hélico. Sékouba et Cie sont rentrés par la route.

Je ne suis ni pour Dadis, ni pour Toumba. Je ne prends pas de camp. Je dis ce que je sais pour la manifestation de la vérité. Je vous dis que l’hélico de Sekouba konaté n’a jamais été trafiqué, saboté. Le retard était dû à des raisons métrologiques. C’est une averse qui a failli nous couter la vie.

Dadis ne l’a pas dit devant moi, mais ce que je sais, quand on est parti à Guéckédou, les gens attendaient Dadis. Je me demande comment trois ministres, les généraux Sekouba et Korka, Papa Koly peuvent emprunter un hélico avec des gardes, être reçus à Guéckédou, à Nzérékoré sans le président ne soit au courant de cela ».

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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