Makanera se souvient : ‘’Quand Bah Oury a été arrêté, il n’y avait pas de gaz lacrymogène, c’étaient des armes automatiques’’
Interrogé par VisionGuinee au lendemain de la nomination de Bah Oury dans les fonctions de Premier ministre, Alhousseiny Makanera a laissé entendre qu’il a mené les premières heures de son combat politiques en compagnie du nouveau locataire du palais de la Colombe. Une sortie médiatique qui a suscité des critiques acerbes.
‘’J’ai vu que les gens se sont moqués en plus grande partie mes sanakous. Je voudrais leur dire que je sais comment les gens sont nommés. Si je veux être nommé, je sais comment faire. En Guinée, quand quelqu’un dit quelque chose, on ne lit pas, on suit bêtement. Sinon, j’avais dit que M. Bah Oury ne peut pas former son gouvernement et que si le CNRD est très généreux avec lui, peut-être qu’il va proposer une à deux personnes et les militaires vont accepter. Quand on cherche à être nommé par quelqu’un, on ne peut pas dire qu’il ne peut pas nommer’’, indique le président du Front national pour le développement à ses détracteurs.
Avant de poursuivre : ‘’Ce que j’ai dit, j’ai encore des témoins vivants. Ils n’ont qu’à aller demander aux anciens gardes du corps de Bah Mamadou qui sont aujourd’hui avec Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo (…). Quand Bah Oury a été arrêté, Bah Mamadou m’a demandé personnellement : ‘Makanera, ils ont arrêté Bah Oury, qu’est-ce qu’on doit faire ?’ J’ai répondu : ‘M. le président, laissez-vous faire’. Le lendemain, on a pris tous les carrefours de Conakry, on a brûlé des pneus partout. A l’époque, il n’y avait pas de gaz lacrymogène pour le maintien d’ordre, c’étaient des armes automatiques. Entre 11h et midi, Bah Oury a été libéré. Nous avons même refusé d’informer les gens qu’il a été libéré. C’est Alseny René Gomez qui s’est précipité à la radio pour dire : ‘Si vous battez pour Bah Oury, il a été déjà libéré’. Bah Oury est vivant, on n’a qu’à aller lui demander’’.
Malheureusement, déplore Makanera, ‘’dans ce pays, on ne sait pas qui est qui. A cette époque, on ne donnait pas des mots d’ordre et rester à la maison. On était dehors. Ce n’est pas Bah Oury seul. Quand ils ont chassé le Pr Alpha Condé à Mafèrenyah, le premier qui a pris le micro pour aller le défendre, c’est moi. On peut aller demander là-bas aussi. Je ne prends même pas mes témoins dans mon camp’’.
‘’Si je veux un poste, je n’en ai pas honte. Je suis un politique. Si un politicien ne se bat pas pour être ministre, député, préfet, ambassadeur, gouverneur, il va se battre pour être pêcheur ? (…). Si je veux travailler avec le CNRD, tout le monde va savoir. Vous ne me verrez pas dans le gouvernement du CNRD pour des raisons qui me sont propres. Tant que nos collaborateurs seront en prison et que certaines conditions ne sont pas réglées, j’aurais honte d’appartenir à ce gouvernement’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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