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Mamadou Thug s’engage à ne plus participer à une manifestation non autorisée

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[dropcap]L’[/dropcap]humoriste Mamadou Thug fait partie des manifestants interpellés lundi par les forces policières. Le comédien, qui a eu droit à une dose de gaz lacrymogène en plein visage, a recouvré sa liberté après une audition à la police. La rédaction de VisionGuinee l’a rencontré pour un entretien.

VisionGuinee : Mamadou Thug était lundi dans la rue, qu’est-ce qui explique sa présence dans la marche des Forces sociales ?

Mamadou Thug : Je suis citoyen avant d’être comédien. Je suis membre des Forces sociales et responsable du mouvement ‘’La nation d’abord’’ qui réunit des associations et bases de Cosa. Nous avions pris part à la marche du 10 juillet pour exiger la baisse du prix du carburant. Celle du lundi 23 juillet avait été autorisée par les mairies. A notre grande surprise, dimanche soir, on a appris qu’un autre communiqué interdit la marche. Nous avons estimé que c’est anticonstitutionnel.

Lundi à 7h du matin, nous avons mobilisé plus de 200 personnes à Cosa. De là-bas, on s’est dirigés vers la Tannerie. Des policiers nous ont stoppés dans notre progression, nous leur avons fait savoir que nous sommes des manifestants non violents. Ils nous ont laissés passer. Vers le carrefour Somparéya, d’autres acteurs de la société civile sont sortis pour nous rejoindre sur la voie publique. C’est là que les policiers nous ont gazés.

Sur les images qui ont fait le tour des réseaux sociaux, on vous aperçoit assis sur la voie publique avant votre interpellation.

Il fallait qu’on assume notre leadership en restant sur place. Deux véhicules ont quitté le rond-point de la Tannerie pour Cosa. Deux autres pickups sont venus de Cosa pour nous gazer, mais nous n’avons pas fui. Le doyen Ibrahima Baldé, Tidiane, Yaya, Lucky Kaba et moi sommes restés sur place. Les forces de l’ordre ont fait de gaz lacrymogène et essayé de nous brutaliser. Je leur ai dit que nous sommes responsables et qu’il faut juste ouvrir la porte du véhicule pour qu’on monte. Dans la foulée, un de nos collègues Ibrahima Barry a été touché par une grenade lacrymogène. Il est tombé sur place, les policiers ont eu peur. On nous a conduits à la Tannerie où on a trouvé le contrôleur général Baffoe Camara qui est membre du Fan’s club Mamadou Thug depuis lundi.

Avez-vous été brutalisés ?

Non, nous n’avons pas été brutalisés. C’est une évolution. Mais c’est bon d’être gazés par Baffoe et ses hommes. Au commissariat de police, on nous permettait de communiquer librement. Le commissariat central nous a acheté du riz avec du poulet. Quand on m’a libéré, j’ai trouvé chez moi un bon plat de konköe très épicé.

Comment s’est passée l’audition à la police ?

Pendant l’audition, on m’a demandé de décliner mon identité, je l’ai fait. Ils ont demandé le nom de mon épouse, j’ai répondu Kadiatou Bailo Diallo. Mais quand ils ont demandé son téléphone, j’ai répondu que les policiers courent derrière nos gos, donc, je ne peux pas donner le numéro de ma femme. Tout le monde a ri.

Direction le tribunal de Mafanco où vous avez été présentés à un juge…

Le pool d’avocats des Forces sociales était au Tribunal de Mafanco. On n’a pas été entendus au tribunal, il faut le préciser. Sur place, nos avocats ont échangé avec le juge d’instruction. J’ai été appelé par le juge qui a demandé si c’est le vendeur de pain qui est là, j’ai dit que oui. On a pris des selfies au tribunal. Nos avocats nous  ont dit de rentrer et de se mettre à la disposition de la justice si elle a besoin de nous.

Pour la prochaine manifestation, faut-il s’attendre à voir Mamadou Thug dans la rue ?

Si la manifestation est autorisée, je serai dans la rue au nom de la société civile, des Forces sociales. Mais si elle n’est pas autorisée, on ne verra pas ma tête. Toute la Guinée se souvient du 22 janvier 2007. Je fais partie de ceux qui sont sortis ce jour-là. J’étais le porte-parole de la jeunesse de Cosa. Si les autorités veulent interdire la manifestation, qu’elles le fassent dans les règles de l’art. Sinon, on va braver l’interdiction.

Par Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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