Marcel reconnait enfin qu’il était au stade du 28 septembre : ‘’Je n’ai vu aucun membre de la garde présidentielle’’
Ancien garde du corps de Dadis Camara, le capitaine Marcel Guilavogui, qui avait nié sa présence au stade du 28 septembre, a finalement reconnu ce lundi 10 juillet qu’il était sur les lieux, mais à la recherche de l’ex-président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).
A la barre du tribunal criminel de Dixinn, Marcel Guillavogui a révélé que Dadis Camara, contrairement à ce que ce dernier affirmait, avait bel et bien quitté son bureau le jour du massacre du 28 septembre. Extraits.
« Sur la petite colline de la bretelle qui quitte la grande route qui mène vers la cité Panival, au moment où je tournais pour remonter à mon domicile, j’ai vu un cortège qui quittais vers la présidence pour la ville avec une allure dégagée. J’ai reconnu, en tout cas, comme si c’est le président Dadis qui était dans la voiture. J’ai entendu : ‘Dadis, Dadis, Dadis’. Il est sorti et étaient accompagné de plusieurs pickups. J’ai dit à mon neveu : ‘Retournons vite à la maison, le président est sorti’. Nous sommes revenus à la maison, mais mon père écoutait notre conversation. Dans son fauteuil roulant, il m’a dit : ‘Tu dois partir, car tu sais que tu es un élément clé de la garde présidentielle’. Je lui ai dit d’accord.
De retour à la maison, je l’ai laissé au salon pour préparer sa toilette. Cinq minutes après, j’ai vu un ami arriver sur une moto de marque Safari. Il s’appelait Ibrahima Sory Ousmane Soumah dit Thuram, paix à son âme. Il est mort en 2022. Il m’a dit : ‘le président est sorti’. J’ai répondu que je l’ai vu dans son cortège. Pour me rassurer de plus, je lui ai demandé le président est parti avec qui. Il a cité Makambo et certains soldats habillés en béret rouge.
J’ai par la suite demandé à Thuram s’il n’a pas vu le commandant Toumba. Il a répondu qu’il l’a vu sortir après avec un civil à bord de son véhicule (…). Quand il m’a dit que le commandant Toumba est sorti pour la sécurité du président, cela m’a motivé pour les rejoindre. C’est ce qui était la base de notre pacte avec le féticheur Foromo pour la protection du président pour ne pas subir un mauvais sort. Thuram ne pouvait pas donner une fausse information.
Je lui ai demandé d’aider mon neveu à faire la toilette de mon père afin que je puisse rejoindre le président. Thuram voulait que je parte avec lui, mais j’ai refusé, car je n’ai que des jeunes sœurs chez moi. Il n’a pas discuté. Il s’est mis à la tâche. J’ai pris l’autoroute avec une vitesse et allure pour rejoindre le président. Ce n’était pas la première fois que le président Dadis sortait sans nous tenir informés. C’est ce qui a créé tout ça.
Un président, s’il doit sortir, il faut des services de reconnaissance sur le terrain pour donner des renseignements avant de bouger. Pourquoi sortir sans son aide de camp ? Voilà le résultat. C’est pourquoi, on est là aujourd’hui. Par la porte arrière de son bureau, il pouvait sortir de jour comme de nuit sans nous prévenir. Il pouvait sortir avec sa garde parallèle. C’est le président Dadis qui s’est trahi lui-même. Diviser pour régler et nous écarter.
Même le commandant du salon, Escobar, ne sait pas comment le président Dadis est sorti. Je n’ai vu aucun membre de la garde présidentielle. Ce que les gens veulent entendre, c’est que Marcel est parti au stade. Je répète que je n’ai pas vu un élément de la garde présidentielle au stade du 28 septembre. Mais j’ai reconnu le commandant Toumba, le colonel Tiegboro, Bégré et son groupe. J’ai vu rentrer en vitesse au stade Bregré et Makambo. J’ai reconnu Makambo par sa petite hache qui est toujours accrochée sur lui. L’armée guinéenne n’est pas dotée de hache. Un président de la République voit son homme d’opération avec une hache, on est en rébellion ou dans une armée régulière ? Le président Dadis n’a qu’à demander pardon au peuple de Guinée. Ils ont planifié ça, il ne faut pas nous fatiguer ».
Par Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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