[dropcap]D[/dropcap]eux ans après le tragique événement survenu dans la nuit du 3 au 4 août 2012 à Zoghota, un village situé à 70 kilomètres de N’zérékoré, qui s’est soldé par le saccage du village et un ‘’massacre de façon crapuleuse’’ de cinq (5) innocentes personnes, justice est loin d’être faite sur cette affaire.
Pour commémorer l’an 2 du massacre de Zoghota, le Bloc Libéral (BL) s’inscrit dans la logique de défense et de réclamation de justice pour toutes ces victimes. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, cette formation politique rappelle qu’une ‘’expédition criminelle des forces de défense et de sécurité Guinéennes attaquaient nuitamment le village de Zoghota’’.
Cette unité qui a nuitamment attaqué ce village était constituée d’un contingent de militaires, gendarmes et policiers, venus à bord d’une dizaine de camions, en surprenant les paisibles citoyens qui dormaient, après une longue journée de labeur, révèle le Bloc libéral.
‘’Cette incursion criminelle s’est soldée par le saccage du village et le massacre de façon crapuleuse de cinq (5) innocentes personnes. En plus des ces assassinats, trois (3) autres personnes ont été grièvement blessées et une vingtaine d’individus arrêtés et détenus arbitrairement pendant plusieurs jours, en un lieu tenu secret, et soumises à des actes de torture.’’, déplore le parti présidé par le docteur Faya Millimono.
Sur les pas de plusieurs autres organisations de défense des droits de l’homme, le Bloc libéral condamne le fait que 2 ans après ce terrible massacre de populations civiles, les familles des victimes et les populations de Zoghota, qui pleurent et réclament la vérité et la justice, sont toujours confrontées à l’indifférence totale du gouvernement guinéen.
“Pis, dénonce le Bloc libéral, les différents parents et amis des victimes, ces familles font encore l’objet d’intimidations de la part de l’administration judiciaire qui a convoqué et entendu plus d’une trentaine de villageois, au lieu de diligenter des enquêtes indépendantes et sérieuses devant aboutir à l’interpellation des commanditaires, d’ailleurs connus de tous, de ces crimes odieux”.
Grâce aux actions et à la plainte formulée par le Comité de Crise citoyenne qui avait été mis en place pour exiger que justice soit faite, quatre (4) officiers des Forces de Défense et de Sécurité et un administrateur civil avaient été cités dans la plainte et convoqués par Tribunal de N’zérékoré, annonce le Bloc libéral qui déplore que le fait que ces individus aient refusé de comparaître devant les juges d’instruction avec le prétexte qu’ils attendent l’autorisation de leur hiérarchie, qui n’est autre que le Président de la République, Alpha Condé.
C’est pourquoi, le parti s’indigne de ‘’constater qu’à l’instar des tueries de Zoghota, que toutes les répressions sanglantes des manifestations pacifiques et la montée préoccupante des affrontements ethniques de ces dernières années sont, sans équivoque, l’expression de la dimension autocratique et la volonté manifeste du pouvoir du Président Alpha Condé de perpétuer la dictature, la division, l’injustice et l’impunité en République de Guinée’’.
En fin, le Bloc Libéral invite le peuple de Guinée et la Communauté Internationale à s’unir à lui pour exiger du Président Alpha Condé et son gouvernement, le dédommagement immédiat des victimes et l’ouverture d’enquêtes sérieuses sur les tueries de Zoghota, avant rappeler au Chef de l’Etat qu’il est temps d’arrêter de protéger les instigateurs et les auteurs de ces crimes, pour qu’ils soient arrêtés et traduits en justice pour répondre de leur crime.
Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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