[dropcap]D[/dropcap]epuis quelques temps, certains propos et attitudes de l’ancien président de la transition militaire ne cessent d’intriguer. Mais on peut dire qu’avec le dernier coup d’éclat, le général est allé un peu plus fort.

Le week-end, de Paris , comme pris d’un irrépressible besoin, il s’est saisi de son téléphone pour appeler un confrère à Conakry. Pour faire, selon lui, des révélations sur le massacre du 28 septembre 2009. Il a ainsi cité des personnes qui seraient impliquées dans ce tragique événement. A une exception près, rien que des gens considérés comme des amis à lui. Ce qui a surpris plus d’un, y compris bien sûr les mis en cause.

Cependant, Sékouba Konaté n’avait pas fini de surprendre. Depuis le lendemain et les jours suivants, il continue de servir d’autres versions, parfois contradictoires sur la même affaire. Ainsi des personnes  indexées le week-end, seraient subitement redevenues irréprochables en l’espace de 24 ou 48 heures.

Une attitude qui ôte toute crédibilité aux ‘’révélations’’ du général en exil. Les observateurs les plus indulgents estiment qu’il était sous l’effet de l’alcool ; tandis que d’autres pensent qu’il panique parce que n’ayant pas la conscience tranquille.

Quoi qu’il en soit, dans ces dénonciations faites d’accusations sans cesse suivies de’’rectifications de tir’’, s’il y en a un qui risque de laisser des plumes c’est bien lui.

Alors que jusque-là il semblait hors de vue des radars des juges chargés de l’instruction (même pas une audition, à plus forte raison une inculpation), le voilà sous les projecteurs. S’il ne l’auditionne pas au moins, après les accusations qu’il vient de faire, le pool de juges va se discréditer à jamais et jeter le doute sur le caractère  non discriminatoire de la procédure.

Par Madjou BAH