Massacre du 28 septembre : l’avocat de Dadis dénonce un complot d’Alpha Condé, Sékouba Konaté, Toumba et la France
L‘avocat de Dadis Camara s’est vigoureusement attaqué à Aboubacar Diakité alias Toumba. Maître Jean-Baptiste Jocamey Haba accuse l’ancien aide de camp de son client d’être mêlé à la mise en œuvre du complot qui a permis d’écarter le président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) du pouvoir.
Cet avocat de Dadis Camara croit dur comme fer que son client s’est retrouvé piégé au milieu d’un complot orchestré par le trio Alpha Condé, Sékouba Konaté, Toumba Diakité avec l’appui de la ‘’communauté dite internationale’’ avec à sa tête la France.
Maître Jean-Baptiste Haba réitère que ‘’le président Moussa Dadis Camara ne peut faire du mal à une mouche. Il ne peut pas se permettre, même dans la folie la plus élevée, la plus grande, de demander à des gens d’aller tuer, assassiner, violer, enlever, séquestrer ses compatriotes qui l’ont élevé tellement haut’’.
Ce conseil de l’ancien chef de la junte affirme que ‘’lorsque ceux qui sont autour de vous, ceux en qui vous avez fait confiance, trahissent cette confiance, ils vous fragilisent de plus. Quand c’est le cas, ils vous rendent vulnérable. Quand ils vous rendent vulnérable, il vous laisse à la merci de vos ennemis ».
A qui profitent les crimes du 28 septembre ? L’homme de droit assure que ‘’ce n’est certainement pas au président Dadis que ces crimes ont profité. Il a été dépeint en monstre, objet de tentative d’assassinat, forcé à l’exil, écarté du pouvoir, maintenu en détention à ciel ouvert pendant près de 13 ans, privé de ses droits les plus élémentaires, embastillé, soumis à tous bagnes, de potence, de supplice ou humiliation’’.
Pour l’avocat, ‘’il est évident que les crimes commis au stade du 28 septembre au stade éponyme ont profité aux comploteurs. Aboubacar Sidiki Diakité, ça a été dit ici publiquement par une déclaration que lui-même a faite, qu’il s’attendait à avoir 9 milliards GNF. Il a les avait réclamés quand il était à Dakar. Il vivait paisiblement entre le Sénégal et la Mauritanie. Il vivait au su et au vu de tout le monde, mais il manquait de moyens. Quand ses proches avaient été emprisonnés sous Alpha Condé, il a décidé de réclamer ses 9 milliards GNF. Il faut reconnaître qu’il n’a pas reçu tout. Ce qui l’a d’ailleurs amené à sortir de ses gongs. Il ne les a pas reçus parce que quand on fait mal à un innocent, on finit toujours par s’exposer. Quand on fait du mal à un homme sincère dans ses amitiés, un homme honnête avec tous, on finit par être trahi par la personne pour qui on a travaillé. Il était l’arme du crime, il était ce qui a été utilisé contre son patron parce qu’il n’a pas été loyal à son égard’’.
Maître Haba ajoute que Toumba Diakité n’a pas été loyal ‘’avec le président Dadis, cet homme qui l’a aimé tant. Vous avez entendu ici dans cette salle d’audience qu’il était le bébé Hollandais du président. Cet homme l’a élevé et l’a rendu fort, mais il l’a trahi et écouté des personnes qui lui ont fait espérer du miel, de l’espoir mais qui avaient un seul but : avoir le pouvoir. Ces personnes ont eu le pouvoir, l’ont exercé et ont refusé de lui payer le restant’’.
L’homme de droit dit avoir la ferme conviction que le commandant Aboubacar Diakité ‘’finira un jour par demander pardon à celui qui l’a aimé sans condition, celui qui l’a détendu sans réserve non sans faire des malheureux, celui qu’il a mis au-dessus de tout, celui dont il n’a pas été qu’aide de camp, mais conseiller spirituel et homme de confiance’’.
Le deuxième à qui profite le crime, selon Me Haba, c’est le général Sékouba Konaté. ‘’La première visioconférence qu’il a pu faire, c’était avec le président Alpha Condé, Bernard Kouchner avec tout le monde », souligne-t-il.
‘’Premièrement, 12 millions de dollars. Deuxièmement, un poste à l’international et une protection de la France pour ne pas être inquiété dans le procès des événements du 28 septembre. La France sachant qu’en réalité, ce sont eux les vrais acteurs. Mais s’il a obtenu le premier profil qui était celui de finir de la transition, c’est lui a exercé et fini la transition pendant que Dadis était au Burkina alors qu’il n’était pas le numéro 2 du CNDD. En réalité, c’était un passage obligé puisqu’il devait être un couloir de transmission du pouvoir à Alpha Condé et c’est ce qui fut fait’’, révèle-t-il à la barre.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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