[dropcap]L’[/dropcap]ancien président de la transition, le général Sékouba Konaté annonçait en grande pompe l’année dernière avoir déposé à la Cour pénale internationale (CPI) une liste des commanditaires du massacre du 28 septembre 2009 à Conakry.
De passage à la Cour pénale internationale à la Haye, en mars 2014, l’homme fort de la transition a profité de cette visite, selon lui, pour déposer une liste de noms de personnes impliquées dans le massacre du 28 septembre 2009.
Samedi, lors d’une conférence de presse qu’elle a animée à Conakry, la procureure de la Cour pénale internationale a été interpellée par un journaliste sur l’existence de cette fameuse liste. La réponse de Mme Fatou Ben Souda a été cependant courte : ‘’J’ai reçu le général Konaté l’année dernière à mon bureau à la Haye. Nous avons échangé sur la situation’’, reconnait-elle.
Lors de l’entretien, clarifie-t-elle ‘’je lui ai expliqué le rôle de la CPI dans le cadre d’un examen préliminaire et que pour l’heure, il revient aux autorités guinéennes de conduire les enquêtes’’. Mais pour l’instant, lâche-t-elle, ‘’je n’ai reçu aucune liste de la part du général Sékouba Konaté’’.
Et le ministre de la Justice Cheick Sako de saisir la balle au rebond pour éclairer la lanterne de l’assistance : ‘’On est entre guinéens, même quelqu’un qui a été chef de l’Etat ou qui a occupés des responsabilités dans ce pays, dès lors qu’il n’est plus en fonction et même s’il l’était encore, il est tenu à un certain nombre d’obligations à la fois nationale et internationale’’, affirme le garde des Sceaux.
Si le général Sékouba Konaté avait le nom des personnes impliquées dans ces événements tragiques, il doit les faire parvenir au pool de juges d’instruction, précise le ministre Sako. D’ailleurs, révèle-t-il, aux médias, ‘’j’ai même été plus loin et proposé que le ministère de la Justice pouvait envoyer quelqu’un à Addis Abeba ou au Maroc, parce que c’est les deux pays dans lesquels il réside officiellement, pour récupérer cette liste’’.
Catégorique, Maître Sako assure ne pas pouvoir faire plus pour que le pool de juges guinéens puisse entrer en possession de cette liste. ‘’Tout le reste après, c’est du cinéma’’, coupe-t-il court.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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