Massacre du 28 septembre : le médecin légiste Hassane Bah affirme que des corps ont été enterrés sans avoir été identifiés
Au service de médecine légale, au total 58 corps ont été déposés à la morgue d’Ignace Deen après les événements malheureux du 28 septembre au cours desquels au moins 157 guinéens ont perdu la vie. En faisant sa déposition de témoin ce lundi 22 janvier 2024 devant la barre du tribunal de Dixinn, le Professeur Hassane Bah a donné des détails sur la gestion des dépouilles.
Après avoir cité le nom des 31 personnes tuées et formellement identifiées, le médecin légiste a précisé qu’en plus de ces corps, “il y en avaient qui n’ont pas été identifiés, qui ont fait l’objet d’une expertise médico-légale pour déterminer les légions rencontrées, également les causes de décès. Lorsque nous avons fini d’examiner ces corps, ceux non identifiés sont restés dans la chambre froide”.
C’est à ce niveau que le médecin légiste a tenu à confirmer qu’une commission de restitution des corps dirigée par l’ancien ministre des affaires religieuses avait été mise en place.
“J’étais en contact avec cette commission. Chaque fois qu’il fallait restituer un corps qui est formellement identifié, on m’appelait pour me dire telle personne arrive”, souligne-t-il.
Avant d’ajouter que “les corps qui n’ont pas été identifiés, il était question d’organiser une identification visuelle pour demander à toutes les personnes qui ont un parent ou un proche de venir examiner, revoir encore si toutefois, il y a une chance de retrouver son parent (…). Ce qui fut fait. Nous les avons envoyés à la mosquée Fayçal”.
Il précise que parmi les corps reçus par son service, il y en avait 11 qui étaient déjà en début de putréfaction. “On peut raisonnablement se poser la question pourquoi ils sont morts le matin et le soir, ils sont déjà en début de putréfaction. C’est normal. Ça dépend soit des causes des décès ou des conditions de conservation”, souligne-t-il.
“Nous avons essayé autant que possible de préparer ces corps pour faciliter la restitution avec dignité. Les corps ont été exposés à la grande mosquée. On a fait le tour, j’étais là en blouse. J’avais des collègues médecins militaires qui étaient là aussi. La commission de restitution, les imams, les prêtres et le ministre des affaires religieuses étaient là. Ma mission, c’était de continuer à veiller sur l’état des corps et aider autant que possible les personnes qui sont à la recherche de l’identification des corps. Nous avons pu identifier certains corps. Lorsque l’identification formelle a été faite par les familles, ils ont été restitués. Il est resté quelques corps. Il fallait les enterrer. Cela a été effectué par le CICR, les corps ont été embarqués dans des camions militaires et envoyés au cimetière de Cameroun”, détaille-t-il.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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