Massacre du 28 septembre, Me Oury Bailo ne digère pas la disparition de son frère : ‘’il était tout simplement mes pieds…’’
Ce mardi, à l’occasion de la première comparution des témoins du massacre du 28 septembre, l’avocat Me Oury Bailo Bah a livré un récit pathétique sur la disparition de son jeune frère Elhadj Hassane Bah. Il affirme que le disparu a laissé un grand vide dans la famille.
‘’Nous n’avons même pas fini son deuil. Nous ne pouvons pas nous recueillir sur sa tombe. Tout ce qui nous reste de lui, c’est son souvenir. Nous voulons qu’on nous dise où se trouve le corps de notre frère. C’est bien une preuve qu’il a été tué mais c’est aussi une preuve que son corps a disparu’’, fait remarquer Me Oury Bailo devant la juridiction en charge du dossier du massacre du 28 septembre 2009.
Avant de poursuivre : ‘’J’ai été obligé de mentir à ma mère. Puisqu’on n’a pas retrouvé son corps, j’étais obligé de lui dire que le corps de mon frère était dans un état tel qu’il ne pouvait pas être transporté. Mais elle m’a répondu : ‘Ecoute mon fils, il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre, mettez dans un plastique et envoyez-moi le corps. Même s’il est en bouillie, je veux le voir’. Finalement, nous étions obligés de lui dire qu’on n’a pas retrouvé le corps de mon frère’’.
De retour à Conakry, poursuit-il, ‘’je suis passé devant la commission d’enquête internationale notamment devant Mme Fatou Bensouda quand elle est arrivée ici. Elle m’a demandé d’être en contact avec le médecin légiste, pour notamment une prise de sang en vue de faire des recherches ADN. Je l’avais fait. Je suis allé rencontrer le professeur Hassane avec d’autres personnes. On nous a dit que les échantillons devraient être envoyés dans un autre hôpital en France, précisément à Lyon et qu’au bout de quelques mois, on aura les résultats’’.
Aux dires du témoin, son jeune frère était tout pour sa famille biologique. ‘’Pour toutes les activités de la famille, il était là. Pour moi, il était tout simplement mes pieds étant de mobilité réduite. C’est lui qui faisait tout à ma place. Donc il était d’une grande utilité pour nous. Il nous manque, il y a un grand vide. On sent son absence’’, dit-il avant d’éclater en sanglots.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com
C’est vraiment triste la nouvelle et c’est justifier sa réaction