Massacre du 28 septembre : ‘’On ne peut pas creuser des fosses communes à Conakry sans que personne ne soit informé’’
Après le massacre du 28 septembre, plusieurs sources affirment que des corps ont été ensevelis dans des fosses communes à Conakry. Alors que le ministère public cherche à avoir la confirmation, le chef d’état-major général des armées sous le capitaine Dadis Camara doute de la véracité de cette information.
‘’Il y a beaucoup de corps qu’on n’a pas retrouvés. Et vous, vous avez vu 155 corps et on vous a parlé de 2 autres corps. Ce qui fait au total de 157 corps. A l’esplanade de la grande mosquée Fayçal, il y a eu une restitution de 57 corps. Selon vous, où sont partis les autres corps ?’’, lui demande le procureur près le tribunal criminel de Dixinn.
‘’Ce que j’ai vu dans le rapport, c’est ce que je dis. Je ne sais pas s’il y a des corps qui ont disparu. Mais je ne peux pas le confirmer’’, répond l’ex-chef d’état-major général des armées.
Là-dessus, poursuit le procureur Algassimou Diallo, ‘’pouvons-être d’accord sur ce que la commission a dit : ‘Certaines disparitions pourraient s’expliquer par le fait que les corps d’une partie des victimes ont été déplacés par des camions militaires ?’’’
‘’Les 4 camions qui ont quitté le camp Samory Touré et ont été mis à la disposition de la française [responsable de la Croix Rouge], de ce que j’aurais appris et lu dans le rapport, ce chiffre pourrait être vérifié à la morgue de l’hôpital Ignace Deen. Maintenant, s’il se trouve que c’était plus, on peut le savoir. Et la française, si elle est consultée, elle peut dire si c’était plus. On serait situés. Mais honnêtement, je n’ai pas géré les corps. On m’a demandé un service et j’ai accompli. Et je crois que cela était dans l’intérêt de la nation. Parce qu’on était tous soucieux’’, se défend le général de brigade à la retraite Oumar Sanoh.
‘’On a parlé de fosses communes, d’endroits où on a enseveli plusieurs de nos compatriotes tués dans l’enceinte du stade du 28 septembre. Vous venez de dire que le rapport faisait état de 155 morts et la restitution officielle faisait état de 57 corps. Il y a une grande différence entre ces deux chiffres. Donc, on peut conclure que les autres corps ont été enfuis dans ces fosses communes, n’est-ce pas ?’’, insiste encore l’empereur des poursuites.
‘’Honnêtement, s’il y a eu des fosses communes, je ne suis pas informé. En ma connaissance, dans une ville comme Conakry, on ne peut pas creuser des fosses communes sans que personne ne soit informé. Même ceux qui ont été enterrés au temps du premier régime, ces lieux sont connus. Ce n’est pas caché. Des fosses communes à Conakry, je ne dis pas que c’est faux, mais le faire sans que personne ne soit au courant, c’est difficile à comprendre’’, assure-t-il.
‘’Vous pensez qu’avec tout ça, vous avez servi loyalement la République en votre qualité de chef d’état-major général des armées ?’’, lui demande le procureur de la République. ‘’Je crois que oui !’’, répond l’ancien chef d’état-major général des armées.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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