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Me Almamy Samory Traoré : ‘’les instructions, c’est de garder Aliou Bah en prison, l’empêcher de s’exprimer’’

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Le procès d’Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) est entré dans sa phase de réquisitions et plaidoiries. Le parquet a requis une peine d’emprisonnement de 2 ans contre le prévenu, poursuivi pour offense au chef de l’Etat. La défense, quant à elle, plaide pour une relaxe pure et simple, estimant que le délit n’est pas constitué.

Maitre Almamy Samory Traoré, avocat d’Aliou Bah, a confié à la presse les raisons qui ont poussé le parquet à retirer le nom du chef de l’Etat dans cette affaire qui défraie la chronique.

« On a l’impression que le parquet lui-même a été forcé à engager cette procédure. La réquisition n’a pas pris même 30 minutes dans ce dossier. On a compris que les instructions, c’est de garder Aliou Bah en prison. L’objectif, c’est de l’éteindre, l’empêcher de s’exprimer.

M. Aliou Bah n’a jamais parlé d’un chef de l’Etat. Il a parlé des dirigeants. Il a dit que les dirigeants sont incompétents. On a démontré que c’est la réalité, parce qu’aujourd’hui, vous avez des kidnappings, certains guinéens perdent la vie.

Le CNRD est garant de la sécurité des citoyens. S’ils ne sont pas en sécurité, s’ils disparaissent, le peuple a des comptes à demander au CNRD. Aliou Bah, en tant que leader d’opinion, est mieux placé plus que tout autre pour dénoncer cette réalité. L’article 4 de la charte des partis politiques lui donne le droit, en tant que leader d’opinion, de faire la promotion de la démocratie, de l’État de droit et de la souveraineté populaire qui appartient au peuple de Guinée.

Le général Doumbouya n’est pas plaignant

Les parquetiers ont pris l’habitude de se faire plaire à l’autorité. En réalité, le général n’a jamais demandé à ce qu’on engage des poursuites contre quelqu’un. Il n’est pas plaignant dans cette affaire. M. Aliou Bah ne lui a imputé aucun fait particulièrement. Il a dit que les dirigeants sont responsables de ce qui se passe parce qu’ils ne prennent pas leurs responsabilités.

C’était une manière d’impressionner l’opinion et le juge. Ils ont finalement fait leur mea-culpa en enlevant le nom du chef de l’Etat. Il n’y a pas de partie civile dans ce dossier. Ils ont entendu raison à travers nos critiques. Il fallait qu’ils rectifient le tir.

Le ministère public a visé trois lois :  le code pénal, la loi sur la cybercriminalité et la loi portant protection de certaines personnalités. Sauf qu’aucune de ces lois ne doit s’appliquer pour deux raisons. La première, c’est que les faits reprochés à Aliou Bah, les propos qu’il a tenus, c’était par voie de presse. C’est la loi sur la liberté de la presse qui doit s’appliquer.

Il y a une disposition de l’article 1010 du code pénal qui précise que lorsqu’il y a un conflit entre une loi spéciale et le code pénal, c’est la loi spéciale qui doit s’appliquer, à condition que la loi spéciale soit plus favorable pour la personne poursuivie.

Et la loi spéciale ici, en la matière, c’est la loi sur la liberté de la presse qui ne prévoit qu’une peine d’amende et non une peine d’emprisonnement. Ça, c’est si le délit est constitué. Mais dans ce cas, le délit n’est même pas constitué. Aliou Bah n’est poursuivi que sur la base de ses opinions ».

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com

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