[dropcap]J[/dropcap]e suis heureux que Madic 100 Frontière et Grenade puissent enfin recouvrer leur liberté et se dépêtrer de leurs ennuis judiciaires. Il est clair qu’en tant qu’avocat, mon souhait était que les choses se déroulent autrement. Surtout pour Boubacar Diallo dit Grenade qui a été condamné à tort.

Si la chambre criminelle de la Cour d’appel l’avait acquitté, personne n’aurait crié au scandale puisque les faits qui lui étaient reprochés n’étaient nullement fondés. Nous l’avions suffisamment démontré lors des débats. Mais hélas, la Cour ne nous a pas écoutés. Il est libre aujourd’hui, tant mieux pour lui, pour sa famille et pour ses amis.

Si d’autres détenus reconnaissent les faits qui leur sont reprochés, ils seront peut-être graciés aussi en cas de condamnation. Mais il faut dire que l’aveu n’est pas toujours la vérité. On peut avouer un fait pour plusieurs raisons. Dans ces cas-ci, ce serait pour sauver sa tête en obtenant sa liberté.

C’est au regard de ce genre de situations que l’avocat en vient à s’interroger sur l’opportunité et l’impact de sa présence dans une procédure judiciaire. Puisque quoi qu’il fasse et quelle que soit la pertinence de son argumentation, les choses se décident ailleurs.

Par Mohamed TRAORE