[dropcap]A[/dropcap] la barre,  Me Mohamed Traoré a démonté vendredi les arguments du procureur de la République. L’avocat d’Oumar Sylla alias Foniké Mengué assure le ministère public agit pour décapiter le Front national pour la défense de la constitution (FNDC).

‘’On n’a pas l’impression à faire à un procureur, un avocat de la société. Lorsque nous avons constaté ses prises de position dans un dossier vide, nous étions étonnés. C’est pourquoi dans ce procès, nous sommes allés d’incident en incident. Mais nous savions déjà la posture que le procureur allait adopter. Il ne venait pas en tant qu’avocat de la société, il venait pour une cause politique’’, a martelé Maitre Mohamed Traoré.

Répondant au procureur qui a traité le FNDC de milice armée pour renverser le pouvoir d’Alpha Condé, l’avocat a indiqué que le représentant du ministère public devrait savoir c’est quoi une milice.

‘’Une milice, qu’elle soit une force supplétive de l’armée, de la police ou de la gendarmerie ou qu’elle soit privée est toujours armée. Sous la révolution, nous savions tous  ce qu’on appelait milice populaire. L’une des causes du délitement de l’armée guinéenne, c’était du fait que la milice semblait avoir plus de place au sein de l’appareil étatique que l’armée régulière’’, a expliqué Maitre Traoré.

Il affirme que les propos du procureur traduisent ‘’la volonté affichée, arrêtée, concertée pour dénigrer le FNDC et chercher à le décapiter. Chose qu’on n’a pas réussi jusqu’à présent (…). Je relève des contradictions dans les propos du ministère public. Tantôt, on dit que le FNDC est mort, il ne représente plus rien, les citoyens sont fatigués des manifestations à répétition. Mais de l’autre côté, on traque, pourchasse, persécute encore les militants, les dirigeants du FNDC. On refuse que les gens se réunissent’’.

Selon l’avocat, des responsables du FNDC ne s’affichent même plus en public. ‘’Ils sont traqués à la veille des manifestations, les militants du FNDC continuent à être traqués. Nous les avocats, pourquoi ne sommes-nous encore dans leur ligne de mire ? C’est parce qu’étant avocats, nous savons où mettre les pieds, nous marchons sur des œufs. Peut-être c’est ce qui fait que certains d’entre nous ne sont pas inquiétés’’, a-t-il précisé.

‘’Le FNDC n’a jamais utilisé les armes. Les seules armes que le FNDC a utilisées, ce sont les armes que la loi guinéenne met à sa disposition. C’est-à-dire le droit de manifester et peut-être parfois, le droit de pétition, le droit de dénoncer, de critiquer, de condamner’’, a argumenté l’homme en robe noire à la barre.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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